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Pédocriminalité dans l'Eglise : "Je suis sous le choc, mon cœur pleure en moi", déclare un prêtre lanceur d'alerte

"J'ai beau accompagner des victimes depuis une vingtaine d'années, je ne pouvais pas imaginer de tels chiffres", a réagi le père Pierre Vignon, après la présentation du rapport de la commission Sauvé ce mardi. 

Article rédigé par franceinfo
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Le père Pierre Vignon, prêtre au diocèse de Valence, le 21 août 2018 à Saint-Martin-en-Vercors (Auvergne-Rhône-Alpes). (HEBRARD FABRICE / MAXPPP)

"Je connais les chiffres depuis vendredi, je suis rentré dans un état de deuil. Je suis sous le choc", a réagi mardi 5 octobre sur franceinfo le père Pierre Vignon, prêtre au diocèse de Valence, le premier homme d'Église à avoir demandé la démission du cardinal Barbarin dans le cadre de l'affaire Preynat.

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"J'ai reçu un coup de gourdin sur la tête parce que j'ai beau accompagner des victimes depuis une vingtaine d'années, je ne pouvais pas imaginer de tels chiffres. On reste sans voix, on pense aux victimes. Mon cœur pleure en moi", assure-t-il.

Le haut-fonctionnaire Jean-Marc Sauvé a présenté les conclusions de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase) qu'il présidait. Son rapport estime à 216 000 le nombre de mineurs victimes de violences sexuelles de la part de prêtres ou de religieux depuis 1950. Le bilan atteint 330 000 victimes si on ajoute celles de "laïcs en mission d'Eglise".

"Cela va être très dur pour les évêques, confie le père Vignon. C'est à eux d'assumer en premier. Cela implique d'abord la réforme de l'épiscopat."

Dans le corps de l'Église qui est malade, la partie la plus malade c'est la tête. Il va falloir se lancer dans des réformes pour changer ça."

Père Pierre Vignon, prêtre au diocèse de Valence

à franceinfo

"C'est maintenant le moment pour les fidèles de s'exprimer fortement, poursuit le père Vignon. Parce que s'il n'y a pas cette forte demande des fidèles, cela ne va pas marcher. Ce qui est important, c'est qu'il y ait un comité de suivi. Un comité de suivi des victimes mais aussi des fidèles."

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