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Pédocriminalité dans l'Église: la "suite logique" du rapport Sauvé, c'est la démission des évêques selon le journal Témoignage chrétien

Après la publication du rapport Sauvé, qui estime à 216 000 le nombre de victimes d'un prêtre ou d'un religieux en France depuis 1950, trois personnalités appellent à la "démission collective des évêques" catholiques.

Article rédigé par franceinfo
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L'évêque de Nice célébrant la messe de Pâques. (JEAN FRAN?OIS OTTONELLO / MAXPPP)

Christine Pedotti, directrice de la rédaction de Témoignage chrétien, a estimé ce lundi 11 octobre sur franceinfo qu'on ne pouvait pas "résoudre les problèmes causés par un système et des personnes avec le même système et les mêmes personnes". Le magazine, avec d'autres personnalités, lance ce lundi 11 octobre un appel à la démission de tous les évêques de France après "la faillite" de l'Église face aux crimes pédophiles. Un appel lancé après la publication du rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l'Église catholique.

"L'Église n'est pas au-dessus des lois ordinaires"

"Les évêques sont les responsables de l'Église. Le constat de faillite qu'il faut bien faire, c'est cela que le rapport Sauvé dit, doit amener une suite logique, la démission des responsables. C'est comme cela que ça se passe dans n'importe quelle organisation. L'Église n'est pas au-dessus des lois ordinaires. Il y a un moment, on ne peut pas résoudre les problèmes causés par un système et des personnes avec le même système et les mêmes personnes", explique- t-elle.

"Les évêques sont dans ce qu'ils appellent la succession apostolique. Ils sont héritiers, mais bien au-delà de la charge de leurs prédécesseurs. Il faut qu'ils prennent leur responsabilité, qu'ils prennent au sérieux ce qu'ils sont. Ils sont les représentants aussi de ceux qui les ont précédés", a-t-elle déclaré.

"Ils sont au fond la pointe de ce système qui a imposé le silence."

Christine Pedotti, directrice de la rédaction de Témoignage chrétien

"Ils ont été prêtres avant d'être évêques. C'est le rapport Sauvé qui le dit, ils sont au fond la pointe de ce système qui a imposé le silence et qui a créé ces gigantesques blessures qui sont celles des victimes et les tragédies, qui fait qu'aujourd'hui l'Église ne peut plus faire son travail qui est d'annoncer l'Évangile", selon elle.

"Un geste pour récupérer cette crédibilité"

Le père Pierre Vignon, prêtre au diocèse de Valence, qui a été le premier homme d’Église à avoir demandé dans une lettre ouverte la démission du cardinal Barbarin en août 2018, au moment de l'affaire Bernard Preynat, un ancien prêtre reconnu coupable et condamné en 2020 pour agressions sexuelles sur mineurs, a soutenu ce lundi sur franceinfo cet appel à la démission collective : "Le témoignage se fait par la parole et par l'exemple, la parole n'est plus crédible pour le moment. Et donc, il reste de poser un geste pour récupérer cette crédibilité", explique-t-il.

Il propose que les évêques de France suivent l'exemple de ceux du Chili qui avaient démissionné collectivement même si "à part 4 ou 5, à peu près tous avaient retrouvé leur place. Donc ils ne risquent pas grand-chose en le faisant, par exemple, à la prochaine assemblée de Lourdes. Cela aurait du sens", dit-il.

Le rapport Sauvé a souligné l'aspect systémique du scandale. Selon le père Pierre Vignon, "s’il n'y avait pas l'aspect systémique, il ne faudrait pas en passer par la démission, mais c'est systémique", souligne-t-il.

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