Pédocriminalité dans l'Eglise : une première somme de 20 millions d'euros réunie pour les victimes
Après la parution du rapport Sauvé sur l'ampleur du phénomène de pédocriminalité, l'épiscopat avait reconnu la "responsabilité" de l'Eglise dans ces actes et annoncé qu'il allait récolter des fonds.
Les vingt millions d'euros annoncés ont été récoltés. Le Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs (Selam), recueillant les contributions des évêques et diocèses, a réuni la première somme nécessaire pour indemniser les victimes de pédocriminalité dans l'Eglise souhaitant une réparation financière. "C'est le premier acte. L'Eglise est au rendez-vous de ce qu'elle a annoncé", a affirmé mardi 25 janvier Gilles Vermot-Desroches, président du Selam, structure gérée par un conseil d'administration et présidée par ce laïc.
Lors d'un conseil d'administration qui s'est tenu lundi, deux premières enveloppes ont été décidées : une première, de "cinq millions d'euros", sera affectée à l"'accompagnement financier" des victimes, selon Gilles Vermot-Desroches. Concrètement, les victimes réclamant réparation sous forme financière auprès de l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr, en cours de constitution) seront indemnisées par le Selam, après approbation de ce dernier, a-t-il précisé. Une autre enveloppe d'"un million" d'euros a aussi été décidée, laquelle sera affectée à des "démarches de prévention et de mémoire" (plaque, lieu de mémoire par exemple), dans les "six mois", a-t-il précisé.
En novembre, un mois après la parution du rapport Sauvé sur l'ampleur du phénomène de pédocriminalité, l'épiscopat avait reconnu la "responsabilité" de l'Eglise dans ces actes et annoncé qu'il allait récolter des fonds. Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Eric de Moulins-Beaufort, avait déclaré, "pour commencer", vouloir "rassembler 20 millions d'euros", en "prenant sur le patrimoine immobilier et les placements de l'Eglise". Depuis, les économes des quelque 100 diocèses de France ont fait l'inventaire de leurs ressources disponibles - biens immobiliers et mobiliers - et ont peu à peu versé leur contribution.
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