Pédocriminalité et secret de la confession : le clergé, embarrassé, peine à définir une ligne claire
Après les propos controversés du président de la Conférence des évêques de France sur le "secret de la confession plus fort que les lois de la République", le clergé peine à s’accorder sur un message clair.
"Le secret de la confession plus fort que les lois de la République, c'était très maladroit", reconnaît-on à la Conférence des évêques de France, après le tollé suscité par les propos du président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort. Ce dernier sera reçu par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour une entrevue d’explication. "Je n'emploierais pas cette expression", abonde un haut dignitaire. Mais sur le fond, c’est-à-dire sur le secret de la confession, cet évêque à la retraite est d'accord avec Eric de Moulins-Beaufort. "Il ne faut pas d'exception pour les crimes sexuels sur mineurs : s'il n'y a plus de secret, plus personne ne viendra se confesser."
"Il faut retravailler la question"
Pourtant, le sujet fait débat. "Il faut retravailler la question", dit un recteur d'université catholique. L'évêque d'Agen, Hubert Herbreteau, estime de son côté que les choses sont claires : il doit y avoir quelques rares exceptions au secret.
"Quand un enfant parle d’abus sexuels en confession, ce qu’il dit n’est pas dans l’ordre du péché, puisqu’il est victime, insiste Hubert Herbreteau. Il faut donc l’aider à en parler à ses parents d’abord, puis, si cela ne se fait pas, faire une démarche auprès du procureur, c’est évident." Et signaler à la justice le cas d’un "prédateur" qui confesserait une agression sexuelle sur mineur, indique monseigneur Hubert Herbreteau, qui juge en revanche "étonnante" la séance d'explication demandée par le ministre de l'Intérieur. "Ce n'est pas à l'Etat, dit-il, de dicter les manières de faire dans l'Eglise."
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