Violences sexuelles dans l'Église : une association salue "l'individualisation" du barème d'indemnisation des victimes
"C'est très important parce que l'impact n'a pas été le même chez les personnes victimes", souligne le co-fondateur de "Parler et revivre". "Une réparation financière c'est un processus qui peut permettre à la personne de dépasser son état de victime."
Olivier Savignac, co-fondateur de "Parler et revivre", une association qui recueille la parole de victimes de violences sexuelles, notamment dans l’Église, a salué mercredi 13 avril sur franceinfo "l'individualisation" du barème d'indemnisation établi par la commission Reconnaissance et réparation pour les victimes : "C'est très important parce que l'impact n'a pas été le même chez les personnes victimes", explique-t-il. La commission Reconnaissance et réparation, qui propose une médiation entre victimes de crimes sexuels et Église, propose un barême de 5 000 euros et 60 000 euros.
franceinfo : Est-ce que c'est la bonne méthode ?
Olivier Savignac : Oui, c'est très important parce qu'on est face à des personnes qui ont été victimes pour la plupart depuis très longtemps. Et donc, ce traumatisme s'est vraiment ancré dans la vie de la personne et a eu des conséquences irrémédiables sur toute sa vie. C'est très important d'avoir en effet la considération du préjudice subi, les faits en eux-mêmes, mais derrière, tout ce qui a été collatéral sur sa vie familiale, professionnelle, sociale, spirituelle.
Selon vous, ce barème de 5 000 euros et 60 000 est-il pertinent ?
C'est important, en effet, parce qu’on doit quand même établir une certaine gradation. L'impact n'est pas le même chez toutes les personnes. Il y a des pays comme en Suisse, où on a fixé un seul barème. C'est un choix. Dans d'autres, on s'adapte. C'est très important parce que l'impact n'a pas été le même chez les personnes victimes. C'est aussi la personnalisation, l'individualisation pour dire à la personne "je crois ton traumatisme" et surtout face à cela, je vais adapter quelque chose qui soit à la mesure de ce que tu as vécu.
Que doivent faire les victimes pour être indemnisées ?
Il faut qu'elles s'adressent d'un côté pour celles qui ont été victimes de prêtres ou de laïcs à l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR). Et pour celles qui ont été victimes dans des instituts religieux à la Commission reconnaissance et réparation (CRR).
"C'est important, en effet, de pouvoir se déclarer parce que pour des personnes qui n'ont pas pu avoir accès à la justice civile ou pénale, en raison de la prescription, en fait, c'est l'ultime possibilité de pouvoir être reconnu en tant que victime."
Olivier Savignac, co-fondateur de "Parler et revivre"à franceinfo
Et quand on sait le bien que ça fait finalement d'être reconnu, d'avoir déjà une parole qui est posée pour dire "oui, tu es victime, je te crois". Une réparation financière c'est un processus qui peut permettre à la personne de dépasser son état de victime.
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