Pédocriminalité dans l'Église : "Le secret de la confession ne doit pas empêcher l'assistance à une personne en danger", selon la Vigie de la laïcité
"La loi de la République est la même pour tout le monde", estime ce mercredi sur franceinfo Nicolas Cadène, le cofondateur de l'association Vigie de la laïcité.
"La loi de la République l'emporte toujours dans le cadre laïc", rappelle mercredi 6 octobre sur franceinfo Nicolas Cadène. Le cofondateur de l'association Vigie de la laïcité répond au président de la conférence des évêques de France qui déclarait plus tôt sur franceinfo que "le secret de la confession est plus fort que les lois de la République". Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort rejette donc l'une des préconisations de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) qui recommande de faire en sorte que le secret de la confession ne doit pas empêcher de signaler à la justice les cas de violences sexuelles sur mineur. "Ça pourrait être vu comme un acte de séparatisme", réagit Nicolas Cadène.
franceinfo : Quelle est votre réaction aux déclarations de Mgr de Moulins-Beaufort ?
Nicolas Cadène : Plusieurs membres de l'Église catholique s'appuient souvent sur un arrêt de la Cour de cassation selon lequel les prêtres sont dépositaires d'un secret professionnel… Sauf qu'il remonte à 1891, à une époque où il n'y avait pas encore la laïcité et la séparation de l'Église et de l'État. La loi de la République l'emporte toujours dans le cadre laïc. En plus, il y a des exceptions au secret professionnel. En aucun cas, il ne doit empêcher l'assistance à une personne en danger et donc la dénonciation de violences sexuelles infligées à un mineur.
Avez-vous déjà été confronté, à l'Observatoire de la laïcité, à cette tentation qu'il peut y avoir de mettre la loi religieuse au-dessus de la loi de la République ?
Bien sûr, dans toutes les religions ou presque, mais il faut rappeler que la loi de la République est la même pour tout le monde et qu'il n'y a pas d'exception du fait d'une religion. Concernant le secret de la confession, tous les jugements qui ont déjà été rendus disent que ça ne peut pas empêcher le signalement et l'assistance à une personne en danger.
Un mois après l'adoption de la loi confortant les principes de la République, est-on dans un cas pratique de séparatisme ?
Effectivement ! Si ça aboutissait à ce que, au nom de la religion certaines personnes refusent des signalements et des assistances à personne en danger, et donc contre ce que prévoit la loi de la République, ça pourrait être vu comme un acte de séparatisme.
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