: Témoignage "On est reconnus et acceptés pour ce que l'on est" : la joie des couples homosexuels après l'autorisation de la bénédiction par le pape François
Samuel a 50 ans, il est pacsé mais pas encore marié : "Pour des pratiquants catholiques, le fait que des couples de même sexe puissent recevoir une bénédiction, c'est quand même un progrès absolument incroyable, considère-t-il. On est reconnus, on est acceptés pour ce qu'on est, c’est-à-dire pour des personnes qui s'aiment et de même sexe. Il y a énormément d'évêques et de cardinaux dans la Curie qui sont absolument contre, qui sont révulsés. Donc que ça vienne de tout en haut, je trouve ça énorme".
Pour éviter toute confusion avec le mariage, le texte approuvé par le pape François le 18 décembre impose tout de même un certain nombre de conditions. Ainsi, ces bénédictions doivent se tenir "en dehors d’un cadre liturgique" c’est-à-dire en dehors des temps consacrés aux messes. Elles ne doivent jamais avoir lieu le même jour que les unions civiles ni se dérouler avec les gestes, les paroles et les vêtements propres au mariage. "Si on doit on le faire en jean, on le fera en jean", répond Samuel.
Même s’il avoue trouver ces conditions étranges. "Je pense effectivement que ce sont des signes qui ont été envoyés à l'aile dure et conservatrice de l'Église. Mais fondamentalement, on sait ce que ça veut dire. On pourra faire des bénédictions et je pense que les couples homosexuels le feront quand ils se marieront".
Des bénédictions déjà pratiquées
D'ailleurs ces bénédictions sont pratiquées de manières officieuses depuis bien longtemps. C'est le cas à l'église Saint-Eustache, dans le 1er arrondissement de Paris, où le plus grand orgue de France est accordé avant les deux messes du soir. Le père Jacques Mérienne, vicaire retraité, précise que "l'autorisation qui vient d'être donnée par le dicastère, moi, je l'ai reçue à titre personnel de mon évêque, il y a plus de 50 ans. Le fait que ce soit officialisé et universalisé, cela permet de réduire les différences et les marges pour que petit à petit, une opinion publique catholique se fasse à cette situation".
Jacques Mérienne estime néanmoins qu'il faudra beaucoup de temps pour faire évoluer les mentalités des catholiques dans le monde.
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