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"Ils cherchent toujours à s'en mettre un peu plus dans la poche" : au Salon de l'agriculture, des producteurs dénoncent les marges de la grande distribution

Pour les producteurs, les hausses de prix ne comblent qu'une partie de leurs charges et ne se répercutent pas forcément dans leurs revenus.
Article rédigé par franceinfo - Morgane Heuclin-Reffait
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Le salon international de l'agriculture à la porte de Versailles, le 1er mars 2023. (MATHIEU PATTIER / OUEST FRANCE / MAXPPP)

Les fameuses négociations commerciales entre distributeurs et industriels pour fixer les prix de l'agroalimentaire se sont terminées dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 mars. Selon l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), il faut s'attendre à des hausses de 10 à 12 % des prix des produits. En début de chaîne, les producteurs plaidaient aussi, comme les industriels, pour relever les prix. 

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Une bonne rémunération des producteurs est impossible pour l'heure, s’agace Isabelle Rouiller, éleveuse de vaches laitières dans l’Orne : "Les grands patrons des grandes distributions, il faut peut-être qu'ils réalisent que les coûts de matières premières augmentent pour tout le monde. C'est peut-être à eux aussi de prendre des fois un tout petit peu moins de marges."

"Mon ressenti, c'est que la grande distribution cherche à s'en mettre toujours un peu plus dans la poche."

Isabelle Rouiller, éleveuse de vaches laitières

à franceinfo

Même si les industriels obtiennent 10 % de hausse en supermarché, ils doivent combler l’explosion de leurs charges, seule une partie revient donc aux producteurs. Thierry Henry par exemple, éleveur partenaire d’un supermarché, vient de voir ses prix stabilisés : "Je pense que cette année, ça a été très dur de maintenir nos tarifs au niveau de nos produits. Il fallait surtout pas que ça aille à la baisse." La bataille va continuer pour certaines filières. Sébastien Huyghe, producteurs de pommes dans le Nord, renégocie tous les 15 jours : "C'est beaucoup plus tendu, et on l'est d'ailleurs aussi."

"Concrètement, nos coûts de production ont augmenté de vingt centimes. Aujourd'hui, mes pommes, je les vends dix centimes moins cher que l'an dernier. Donc, ce n'est pas logique."

Sébastien Huyghe, producteurs de pommes

à franceinfo

Surtout que certaines enseignes font grimper les prix en parallèle. La semaine dernière, Sébastien a encore vu ses pommes Golden à 2,89 euros en rayon alors qu'il ne reçoit que 1,15 euro.

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