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Gendarmes : les refus d'obtempérer en hausse de 19 % en deux ans

L'inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) publie son rapport annuel mercredi 20 juillet. Le refus d'obtempérer d'automobilistes a notamment augmenté de 19% en deux ans.

Article rédigé par franceinfo
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Un contrôle routier de la gendarmerie de Meurthe-et-Moselle sur l'A36, le 25 mai 2022.
 (Louise THOMANN / RADIO FRANCE)

Les refus d'obtempérer d'automobilistes en zone gendarmerie ont augmenté de 19% entre 2019 et 2021, rapporte mercredi 20 juillet l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) lors d'une conférence de presse. Les gendarmes font face à un refus d'obtempérer toutes les 37 minutes, précise l'IGGN. "Notre objectif est toujours d'essayer d'arrêter sans faire usage de la force", indique le général Alain Pidoux, patron de l'IGGN.

Des automobilistes sans permis ou en état d'ébriété

Sur la même période, les usages des armes de la part des gendarmes, toutes interventions confondues, sont restés stables, précise l'IGGN. Entre 2020 et 2021, l'IGGN note tout de même une légère augmentation, de 74 usages d'armes à 88. "Nous avons une responsabilité de maîtrise collective. Au cours de nos formations, nous répétons énormément les cadres d'usage de la force qui sont très réglementés".

"Chaque ouverture de feu relève d'un niveau de gravité absolue".

Alain Pidoux, chef de l'IGGN

franceinfo

Les automobilistes qui refusent d'obtempérer sont souvent "des gens qui ont perdu leurs points" et/ou "en ébriété", indique Alain Pidoux. "Le nombre de personnes qui conduisent sans permis a augmenté", affirme aussi le patron de l'IGGN. "Leur réflexe, c'est de prendre la fuite et de mettre parfois en danger nos gendarmes", déplore-t-il.

Dans ces situations, les gendarmes sont "confrontés à l'immédiateté" et doivent "réagir en quelques secondes", explique Alain Pidoux. "L'objectif n'est pas spécialement d'arrêter la voiture tout de suite mais de pouvoir la jalonner sur un parcours et puis la stopper", rappelle le patron de l'IGGN qui reconnaît que les gendarmes doivent "encore progresser". "C'est pourquoi nous avons l'ambition d'un centre régional d'instruction par région", indique-t-il, afin de permettre aux gendarmes de "repasser régulièrement dans ces structures".

Une augmentation de 110% des agressions contre les gendarmes en dix ans

Les agressions contre les gendarmes ont augmenté de 110% ces dix dernières années et les agressions avec armes de 323%, indique le rapport annuel de l'IGGN, publié mercredi. Dans 95% des agressions avec armes, les gendarmes ne ripostent pas avec une arme à feu, assure ce rapport. En 2021, 10 personnes sont mortes et 20 ont été blessées après l'action des gendarmes.

Par ailleurs, l'IGGN enregistre une hausse des signalements reçus en 2021. La plateforme externe a enregistré 2 344 réclamations, soit une hausse de 31% par rapport à l'année précédente, expliquée notamment par une meilleure connaissance de la structure au sein de la population, selon l'IGGN. 253 signalements internes ont également été effectués dont 75% pour des motifs de harcèlement moral au travail. Sur l'année 2021, 111 manquements déontologiques ont été constatés et ont entraîné des sanctions administratives.

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