Permis de conduire : la formation proposée au bout de six mois pour réduire la durée probatoire intervient "pile au bon moment"

Actuellement, quand on obtient son permis de conduire, il est chargé de seulement six points et il faut trois ans sans infractions pour obtenir le maximum de douze points. Mais jeudi 23 août, la Sécurité routière a annoncé une nouvelle réforme. A partir du mois de janvier 2019, il sera en effet possible aux apprentis conducteurs de faire une formation complémentaire six mois après l’obtention du précieux sésame afin de charger leur compteur à 12 points, comme les conducteurs aguerris.

Six mois, une échéance idéale  

Le but, d'après la sécurité routière, est de changer de logique, de privilégier en gros la carotte au bâton, en mettant l'accent sur la sensibilisation à un moment charnière. Entre 6 mois et 1 an de permis, on arrive dans une phase de "sur-confiance", où l'on commence à prendre plus de risques et c'est à ce moment-là qu'il faut effectuer ce stage, explique vendredi 24 août sur franceinfo, Alexandre Rochatte, délégué adjoint à la sécurité routière au ministère de l'Intérieur.

On est en train de travailler avec les professionnels de l'éducation routière, avec les professionnels de la psychologie et ceux qui ont l'habitude de faire ce genre de stage, notamment ceux de sensibilisation à la sécurité routière pour bâtir un programme adapté à cette formation de 7 heures

Alexandre Rochatte

avec franceinfo

"Il y aura deux parties dans ce stage, décrit le délégué. D'abord une partie de rappel des règles, et une grosse partie collective, avec une réflexion sur des comportements pour faire prendre conscience des risques de conduire une voiture."  Cette formation intervient "pile au bon moment", abonde Bruno Garancher, président de l'association École de Conduite de France.

On sait aujourd’hui que dans les six premiers mois, le risque d’accident pour un jeune conducteur est relativement faible. La peur donne une certaine retenue qui fait qu’on ne prend pas de risques. Par contre, au bout de six mois de conduite seul, on commence à vouloir ‘jouer’ avec sa voiture et à prendre un certain nombre de risques

Bruno Garancher, président de l'ECF

avec franceinfo

"L’échéance des six mois est vraiment celle qui correspond bien à celle où on a besoin de re-sensibiliser les jeunes sur le risque routier", insiste Bruno Garancher. Les risques sont particulièrement forts pour les jeunes conducteurs qui sont impliqués dans un quart des accidents de la route. Et la carotte est d’autant plus belle que six points peuvent se perdre extrêmement rapidement, et même en une seule fois si un apprenti est pris au volant après avoir bu seulement un verre d’alcool.