: Reportage "Si tout le monde se comporte mal, on se retrouve avec des accidents" : le phénomène des "fatbikes", ces imposants vélos électriques, fait débat à Paris
C'est un vélo qui ressemble presque à une moto. Sur une piste cyclable, il ne passe pas inaperçu avec son look imposant, mais aussi parfois par sa vitesse. Parisien et motard, Alexis a décidé de s'offrir un fameux "fatbike" à 4 000 euros. "Ce sont des véhicules qui peuvent rouler vite, mais il faut savoir s'en servir, dit-il. Et légalement, c'est un vélo qui est limité à 25 km/h, comme tous les vélos à assistance électrique, donc tu roules comme un vélo normal".
"Tu peux te permettre de ne pas pédaler en étant à 25 km/h. Quand tu rentres du travail et que tu as travaillé pendant 12 heures, ne pas pédaler en roulant, c'est quand même super agréable", poursuit Alexis. Il a également installé une gâchette sur son engin. "C'est quelque chose qu'il faut acheter hors marché, sur des sites type Amazon ou Ali Express". Sauf que cette gâchette est illégale sur voie publique, car l'accélérateur doit normalement se couper au-delà de 6 km/h. Ces "fatbikes" sont en effet débridables trop facilement, ce qui n'est pas autorisé sur la voie publique. Et sur Internet, on trouve beaucoup de tutoriels pour y arriver.
Des conseillers municipaux demandent une réglementation
À Paris, où les "fatbikes" connaissent un gros succès, un responsable d'une des boutiques "Les cyclistes branchés" redoute une réglementation trop sévère à venir. "Si tout le monde se comporte mal, on se retrouve avec une confusion générale, des accidents, etc... Et derrière, on met tout le monde dans le même ensemble et on pénalise les gens qui font bien". Il craint qu'on impose, par exemple, le casque à tous ou encore une assurance obligatoire.
Pour lutter contre les "fatbikes" illégaux, le groupe Modem et Indépendants au Conseil de Paris a déposé un vœu pour une meilleure régulation. "Ce qu'on demande, dit Maude Gatel, la présidente du groupe, c'est que la régulation puisse être faite pour prévenir l'anarchie que l'on a connue avec les trottinettes, que la police municipale veille à ce qu'il n'y ait pas ces vélos débridés sur les pistes cyclables, pouvant donc créer des accidents et des situations anxiogènes". Mais la demande du groupe a finalement été refusée par la mairie de Paris.
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