Vitesse limitée à 80 km/h : la Sécurité routière envoie un argumentaire aux préfets
Une note détaille les arguments en faveur de l'abaissement de la vitesse maximale autorisée qui pourrait passer de 90 km/h à 80 km/h sur les routes bidirectionnelles sans séparateur.
La limitation à 80 km/h au lieu de 90 km/h sur certaines routes secondaires semble se préciser. La Sécurité routière a envoyé aux préfets une note dans laquelle sont détaillés des arguments en faveur de l'abaissement de cette limite, selon un document publié sur le site moto-net.com (fichier pdf).
Le document, dont la Sécurité routière a confirmé jeudi l'authenticité à l'AFP, rappelle que la France est confrontée à une hausse ininterrompue de la mortalité routière qui s'est accrue de 3,5% en 2014, de 2,3% en 2015 "avant de se stabiliser en 2016 (+0,5%)". Or, affirme l'argumentaire, une baisse de la vitesse maximale autorisée (VMA) de 90 à 80 km/h sur les routes bidirectionnelles sans séparateur central pourrait "orienter durablement la courbe de la mortalité routière à la baisse".
Un projet controversé
Les gains de vie d'une baisse de la VMA "pourraient se situer entre 200 et 400 vies par an selon le nombre de kilomètres de voies concernées par la baisse". Le texte détaille les autres impacts positifs induits, selon la Sécurité routière, par cette mesure sur la fluidité du trafic : l'environnement (-30% d'émissions de polluants) et le budget des automobilistes, qui économiseraient "120 euros par an, en moyenne, de carburant". Il faudrait "environ six mois" pour mettre en place cette nouvelle VMA, souligne l'argumentaire, et "environ 400 000 kilomètres" de routes seraient concernés.
Ce projet est fortement controversé. Il y a dix jours, le Premier ministre, Edouard Philippe, s'y est dit favorable "à titre personnel" et une décision devrait être prise lors du Comité interministériel de la sécurité routière qui se tiendra "probablement le 18" janvier. Mais selon Le Point, Matignon a déjà "tranché" en faveur d'une "baisse généralisée" de 90 km/h à 80 km/h sur les routes secondaires à double sens sans séparateur central.
Le Premier ministre tranchera
La décision "appartient au Premier ministre", a assuré jeudi un responsable de la Sécurité routière, qui s'exprime sous le couvert de l'anonymat. Et l'argumentaire envoyé aux préfets sert, selon lui, "non pas à avoir des perroquets, mais à répercuter des arguments".
"En fait, la décision (de passer de 90 km/h à 80 km/h, ndlr) a déjà été prise !", croit savoir Pierre Chasseray de l'association 40 millions d'automobilistes. Il dit mobiliser les élus et réclame "un débat" sur le sujet. "Il n'y a rien qui permette de dire qu'une baisse de la VMA change quoi que ce soit", affirme-t-il. 40 millions d'automobilistes a lancé une pétition en ligne contre ce projet, "inefficace" en matière de sécurité routière et qui "augmentera encore le nombre d'automobilistes flashés et remplira les caisses de l'Etat".
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