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Violences faites aux femmes : pour François Molins, la justice doit "chasser les dysfonctionnements, les angles morts, les anomalies"

François Molins, procureur général de la Cour de cassation, estime sur franceinfo que les moyens ne font pas tout et qu'en matière de protection des femmes victimes de violences conjugales, la justice doit remettre en question ses pratiques.

Article rédigé par franceinfo
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François Molins à la Cour de cassation. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

"Les moyens ne résolvent pas tout" pour protéger les victimes selon François Molins, le procureur général de la Cour de cassation. Vendredi, la plus haute juridiction française a organisé, en partenariat avec l'Ecole nationale de la magistrature (ENM), un colloque consacré aux défis de la justice dans la lutte contre les violences au sein du couple. François Molins assure à franceinfo qu'il faut "acquérir une culture du perfectionnement, une culture de l'amélioration des pratiques professionnelles, qui passe par l'interrogation sur la pertinence et l'efficacité des pratiques". Il faut avoir en tête "la culture de la priorité du traitement de ce genre d'enquête".

Réduire les délais d'enquête

Lors du colloque, la question des enquêtes durant plusieurs mois a été abordée. "Ce n'est pas admissible", affirme François Molins.

Ça devrait se régler en quelques jours. Il suffit de mettre les choses sur le haut des piles et de faire des choix.

François Molins

à franceinfo

Le procureur général en appelle à "une vraie culture de la protection de la victime". Il évoque "le risque de réitération" des actes à l'encontre des femmes et "leur état de vulnérabilité". "On ne peut pas se permettre de laisser prospérer des temps morts dans les procédures", souligne-t-il.

"La justice s'est déjà améliorée"

Après les déclarations de la comédienne Adèle Haenel, qui a affirmé il y a dix jours qu'elle ne faisait plus confiance en la justice, François Molins affirme lui qu'il faut "faire confiance en la justice. La justice a quand même beaucoup progressé dans ce domaine." Il reconnaît qu'il y a cette année "autant de mortes que les années précédentes". 131 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint à ce jour en 2019.

Le Grenelle des violences conjugales rendra ses conclusions le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes.

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