Allemagne-France : chez les Bleus, la parole est à la défense
Cinq victoires en autant de matchs, onze buts marqués et zéro encaissé. L'équipe de France se porte bien en 2023, au point de s'être offert un petit record honorifique, jeudi à l'issue de la victoire sur l'Irlande (2-0). Jamais elle n'avait enchaîné cinq matchs compétitifs de suite sans encaisser de but. Certes, le record de onze matchs consécutifs - entre juin 2003 et juin 2004, amicaux compris - est encore loin, mais la statistique révèle que cette équipe a rapidement digéré la défaite en finale de Coupe du monde au Qatar.
Une imperméabilité qui ravit son ancien milieu défensif de sélectionneur, même si, fidèle à son habitude, il la jouait sobre dans les travées du Parc des Princes, jeudi, se contentant d'un : "C'est un plus". Un sacré plus même, symbolisant un petit exploit : réussir une transition tout en douceur malgré les retraites internationales de Hugo Lloris et Raphaël Varane, deux piliers de la défense des Bleus pendant près de dix ans. Lors des cinq matchs post-Mondial, la défense tricolore a rarement été prise à défaut. Notamment parce qu'elle a su aller presser ses adversaires très haut dans leur camp.
En défense, "tout le monde est concerné"
Une prise de risque mesurée par le sélectionneur : "Nous avons la capacité d'avoir des défenseurs qui sont très solides en un contre un." Dayot Upamecano, nouveau patron de la charnière centrale avec Ibrahima Konaté – blessé et absent lors de ce rassemblement – l'a prouvé contre l'Irlande en coupant toutes les possibilités de contre-attaque avec autorité. Lucas Hernandez, de retour de blessure, possède également ce profil.
La profondeur en défense centrale (William Saliba, Axel Disasi, Jean-Clair Todibo...), avec des joueurs capables de défendre en avançant, doit permettre aux Bleus de continuer de se montrer dominants, en empêchant les adversaires de s'approcher des buts de Mike Maignan. La stabilité actuelle doit aussi au profil de Jules Koundé et Benjamin Pavard, les deux latéraux droit – qui évoluent dans l'axe en club – qui compensent les nombreuses montées côté gauche de Théo Hernandez.
Après la victoire contre l'Irlande, Deschamps rappelait "qu'il n'y a pas que le secteur défensif. Tout le monde est concerné à la perte du ballon". Le milieu est aussi précieux et Aurélien Tchouameni a beaucoup écopé contre l'Irlande. À l'heure de jeu sur la pelouse du Parc des Princes, on a aperçu le joueur du Real Madrid en grande discussion avec Mike Maignan, pour optimiser le placement des milieux de terrain et éviter toute faille dans la défense française.
Maignan, le dernier rempart
Le gardien de l'AC Milan est évidemment le dernier pilier, jusque-là intraitable, de l'arrière-garde tricolore. Sans lui, les Bleus auraient encaissé au moins un but lors des cinq derniers matchs. Maignan a ainsi repoussé un penalty contre les Pays-Bas, avant de réaliser un arrêt exceptionnel en fin de match contre l'Irlande en mars (1-0) et une nouvelle belle parade contre les Boys in Green jeudi dernier.
"Je ne vais pas enlever le mérite à Mike non plus", a ainsi souligné Deschamps jeudi dernier. Le mandat de "Magic Mike" ne pouvait pas mieux débuter, et en neuf sélections, le portier compte six clean-sheets. Il pourrait cependant être davantage mis à contribution mardi contre l'Allemagne. Le futur pays-hôte de l'Euro 2024 traverse une crise sportive mais possède tout de même des joueurs dangereux.
Surtout, elle pourrait imposer des phases de jeu où la France devra défendre dans ses 30 derniers mètres, ce qu'elle n'a quasiment pas eu à faire lors des cinq derniers matchs. Il sera alors intéressant de voir le comportement de l'arrière-garde tricolore. Malgré les difficultés des joueurs allemands, "je sais qu'il y aura du répondant et qu'ils feront tout pour avoir le meilleur résultat", a assuré Didier Deschamps lundi en conférence de presse. Le sélectionneur, comme sa défense, visent un sixième clean-sheet de suite.
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