Un chef d'Aqmi tué dans le nord du Mali
Abdel Hamid Abou Zeid aurait été tué ces derniers jours par les forces françaises, selon plusieurs médias.
Le chercheur Jean-Pierre Filiu le présente comme "le maître à penser d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)". Abdel Hamid Abou Zeid a été tué, jeudi 28 février, lors d'une opération des forces françaises dans le nord du Mali, selon Le Monde. Le quotidien confirme une information de la chaîne algérienne Ennahar, qui date elle son décès à lundi. Paris Match affirme pour sa part que l'émir d'Aqmi a été trouvé mort samedi.
De son vrai nom Mohamed Ghdiri, ce chef d'Aqmi figurerait parmi 40 combattants islamistes tués dans le massif de Tigharghar. Le ministère français de la Défense a refusé de s'exprimer à ce sujet et les autorités algériennes n'ont pas confirmé l'information.
Quel rôle au Mali ?
Aqmi fait partie des groupes islamistes combattus par l'armée française. Abou Zeid a notamment commandé, le 14 janvier, la prise de Diabali. "Ils se révèlent en réalité bien équipés, bien armés et bien entraînés", avait alors commenté l'entourage de François Hollande, notant que les groupes islamistes "ont récupéré en Libye un matériel moderne, sophistiqué, beaucoup plus robuste et efficace que ce qu'on pouvait imaginer".
Pendant dix mois, Abou Zeid avait installé son quartier général à Tombouctou, selon France Culture, avant que les forces françaises ne reprennent le contrôle de la ville. "Il était craint de tout le monde, et il ne se séparait jamais de sa kalachnikov", selon un docteur qui le soignait, cité par RFI. Qualifié de "fort" et "sûr de lui", cet homme, qui "doit mesurer un mètre cinquante", "savait aussi se montrer sensible, il se souciait de la santé de la population". D'autres témoignages le présentent comme "avare en paroles, discret, presque effacé".
Quel rôle dans les prises d'otages ?
D'origine algérienne, Abou Zeid est jugé responsable de la mort de plusieurs otages étrangers au Sahel ces dernières années, notamment celle du Français Michel Germaneau en 2010. Dans une vidéo publiée le 25 décembre 2012, il accusait les autorités françaises de faire échouer les négociations sur la libération des six otages français retenus depuis deux ans dans le Sahel. Il y dénonçait une absence de dialogue de la part de la France.
Quel rôle au sein d'Aqmi ?
Dans l'organigramme de ces derniers mois, Abdel Hamid Abou Zeid est placé sous le patron d'Aqmi au Sahel, Yahia Abou Al-Hamam, lui-même sous l'autorité de l'émir général d'Aqmi, Droukdel Abdelmalek, selon RFI et L'Express. Abou Zeid est l'un des deux dirigeants de "brigade" d'Aqmi, avec Mokhtar Belmokhtar. Sous leurs ordres figurent des combattants largement issus du Groupe salafiste pour la prédication et le combat et du Groupe islamique armé algériens.
"Il existe une course effrénée entre Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, qui en a été écarté" en décembre, selon le spécialiste du monde islamique Jean-Pierre Filiu. "L'un et l'autre tentent de multiplier les coups spectaculaires, entre les multiples tueries, le rallye Dakar qu'il a fallu délocaliser", ou encore l'action contre le site gazier du Sud algérien.
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