: Vrai ou faux N'y aura-t-il aucune "suppression de poste" d'enseignant à la rentrée 2024, comme l'a affirmé Amélie Oudéa-Castéra ?
Alors que la pénurie d'enseignants s'est aggravée dans le primaire comme dans le secondaire ces dernières années, à quoi ressembleront les effectifs de professeurs dans les établissements scolaires publics pour la rentrée 2024 ? Interrogée à ce sujet le 17 janvier sur France 2, la nouvelle ministre de l'Education, Amélie Oudéa-Castéra, a assuré qu'"il n'y a pas de suppressions de postes prévues au global". Pourtant, un mois plus tôt, son prédécesseur, Gabriel Attal, avait notamment annoncé la suppression de 650 postes dans le premier degré pour la rentrée de septembre. Qu'en est-il vraiment, tous niveaux confondus ?
Un comité social d'administration ministériel de l'Education nationale (CSAMEN) s'est tenu le 21 décembre en présence de l'ex-ministre et des représentants du personnel éducatif. A l'issue de cette réunion, Gabriel Attal a annoncé que les suppressions de postes prévues avaient été revues à la baisse par rapport au projet de loi de finances 2024. Au lieu des 1 709 initialement actées pour le premier degré (maternelle et école élémentaire), il n'y en aura finalement que 650, dans un contexte où le manque d'enseignants ne cesse d'alarmer les syndicats comme les parents d'élèves.
"Certaines académies vont perdre des profs"
Concernant le second degré (collège et lycée), l'ex-ministre de l'Education a annoncé la création de 574 postes d'enseignants au lieu des 484 suppressions initialement prévues. "Pour le second degré, ce sera la première fois depuis 2017 que nous recréerons des emplois de professeurs", a-t-il souligné.
Un simple calcul permet donc de constater que 650 suppressions dans le primaire contre 574 créations dans le secondaire correspondent, globalement, à des dizaines de postes supprimés (76 précisément) dans les établissements scolaires publics à la rentrée prochaine. Un chiffre confirmé par les syndicats et dans le document issu du CSAMEN, que franceinfo a pu consulter.
Dans l'académie de Nancy-Metz, 120 postes seront par exemple supprimés au primaire à la rentrée (40 autres pour celle de Bordeaux). "Malgré des créations de postes dans le secondaire, certaines académies vont perdre des professeurs. Il y aura donc bel et bien des suppressions de postes dans l'éducation nationale à la rentrée 2024", déplore Guislaine David, cosecrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire.
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