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Assurance chômage : une ultime séance de négociations avant une possible reprise en main par l'État

Le patronat et les syndicats doivent se retrouver mercredi pour tenter de parvenir à un accord sur l'assurance chômage. Une réforme exigée par l'exécutif, prêt à imposer son projet en cas d'échec. 

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les premières négociations sur la réforme de l'assurance chômage ont été lancées en novembre 2018. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Si les partenaires sociaux ne réussissent pas à s'entendre sur la réforme de l'assurance chômage, l'État reprendra la main. La décision est suspendue à l'ultime négociation à laquelle se rendent, mercredi 20 février, les cinq syndicats de salariés et les trois organisations patronales.

La négociation au bord du précipice 

Le patronat refusant toujours le principe d'un bonus-malus sur les contrats courts, les chances de parvenir à un accord sont désormais infimes. En cas d'échec des discussions, c'est l'État qui va décider des règles d'indemnisation des chômeurs, ainsi que du montant des économies à réaliser pour les trois ans à venir. Les objectifs du gouvernement sont déjà dessinés puisqu'il les a lui-même fixés avant le début de la négociation.

Ces visées, très exigeantes, sont en grande partie responsables du blocage des discussions. Pour réduire la dette de l'assurance chômage, qui s'élève à 35 milliards d'euros, le gouvernement veut économiser entre 1,1 et 1,3 milliard d'euros par an. Ce qui passe forcément par une baisse des droits des demandeurs d'emploi, au grand dam des syndicats.

Le climat social pourrait faire bouger les lignes

Pour lutter contre les contrats courts dont l'utilisation est en hausse, le gouvernement pourrait créer un bonus-malus pour pénaliser les entreprises qui en abuseraient ou favoriser au contraire celles qui y font moins appel. Cette promesse d'Emmanuel Macron ulcère le patronat, au point que le Medef propose une alternative au dispositif, notamment via "une prime dite de précarité".

"S'il y a quelque chose de plus efficace sur la diminution des contrats courts et de la précarité, on n'est pas fermés. Quand on a un chômage de masse, on ne peut pas se permettre des mesures cosmétiques", avait déclaré sur franceinfo la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, le 14 février, soulignant que c'est avant tout "aux partenaires sociaux d'en discuter"

Quoi qu'il en soit, le gouvernement peut-il vraiment appliquer à la lettre ses desiderata ? La colère sociale et les relations difficiles avec les syndicats pourraient l'inciter à la prudence... en cas d'échec des négociations.  

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