Manifestation "anti-bassines" : la députée EELV Lisa Belluco n'exclut pas la constitution d'une ZAD "si l'Etat refuse tout dialogue"
La députée Europe Ecologie-Les Verts de la Vienne juge inexcusable la violence de certains manifestants mais dénonce les termes employés par Gérald Darmanin pour qualifier les manifestations.
Alors que Gérald Darmanin veut "qu'aucune ZAD (zone à défendre) ne s'installe" à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) après deux jours de manifestation contre les bassines, Lisa Belluco, députée EELV de la Vienne, estime ce lundi sur franceinfo que "si l'Etat refuse tout dialogue et continue à défendre des intérêts privés au détriment de l'intérêt général, il faudra en arriver là".
Pour l'élue écologiste, l'exécutif "accepte la privatisation de l'eau pour l'intérêt de quelques-uns", visant "l'agro-industrie", seule bénéficiaire de ce projet de méga stockage d'eau dont elle précise qu'il sera constitué "en pompant dans la nappe phréatique l'hiver". Lisa Belluco rejette le "faux" argument avancé par les défenseurs des bassines, consistant à prétendre que "les nappes seraient à un niveau très haut l'hiver".
"Violence d'Etat"
Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs qualifié les violences de ce week-end "d'éco-terrorisme", des mots "mal utilisés" selon l'écologiste, qui appelle à ne "pas banaliser" ce terme "grave". "C'est un amalgame dangereux", déplore Lisa Belluco, qui était présente à Sainte-Soline ce week-end, et assure avoir été "dans un cortège familial et populaire", "très calme". Selon elle, "quand ça a commencé à vraiment devenir tendu, l'énorme majorité du cortège a reculé".
Si la députée EELV reconnaît que "l'action écologiste est radicale parce qu'il s'agit de défendre le fait de pouvoir survivre sur cette terre", elle juge "inexcusable" la violence d'une partie des manifestants et appelle à "ne pas se diviser entre écologistes", tandis que Yannick Jadot s'est fait insulter et que sa voiture a été taguée par des manifestants. Lisa Belluco dénonce surtout "la violence d'État" d'un gouvernement qui "n'écoute pas les personnes qui défendent l'accès à l'eau pour tous", une "liberté fondamentale".
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