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Quête du sens au travail : 43 % des actifs envisagent de quitter leur emploi pour un autre dans les deux ans

66 % des cadres du privé trouvent qu'il y a trop de "paperasse et d'administratif" dans leur travail, selon un rapport publié jeudi par le Projet Sens, une association de dirigeants engagés pour redonner du sens au travail.
Article rédigé par franceinfo
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Un immeuble de bureaux, à Paris, en novembre 2022 (illustration). (LUC NOBOUT / MAXPPP)

43 % des actifs envisagent de quitter, dans les deux ans, leur emploi pour un autre ayant plus de sens. C'est ce que détaille un rapport intitulé "Du sens à l'ouvrage : comprendre les nouvelles aspirations dans le travail", publié jeudi 22 juin par le Projet Sens, une association de dirigeants engagés pour redonner du sens au travail.

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Dans un contexte marqué par la crise sanitaire, les préoccupations écologiques croissantes et le reflux du chômage, l’étude met en lumière les nouvelles aspirations des actifs. Les Français ne s'éloignent pas du travail, mais demandent plus de sens dans leurs missions. Certains recherchent une vocation écologique, d'autres aspirent à plus d'autonomie et de participation dans leur travail.

Seul un actif sur cinq juge son travail très important

Dans le détail, une femme sur deux (50 %), un manager sur deux (52 %) et 59 % des moins de 35 ans envisagent de quitter, dans les deux ans, leur emploi pour un autre ayant plus de sens. Les salariés qui donnent un sens à leur travail sont trois fois plus susceptibles de rester dans l'entreprise.

Selon l'étude, le rapport au travail se dégrade au fil des années. En 1990, 60 % des actifs considéraient le travail comme un élément très important dans leur vie. En 2022, seul un actif sur 5 (21 %) juge son travail très important. Il y a 30 ans, en 1993, la rémunération était la motivation numéro un pour un tiers des actifs (33 %). En 2022, 45 % des actifs mettent la rémunération en tête de leur motivation. Enfin, en 2006, la moitié des actifs prenait son travail comme une contrainte plutôt qu'un épanouissement. En 2022, la tendance s'inverse : 54 % des personnes interrogées considèrent le travail comme une contrainte plutôt qu'un épanouissement.

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L'enquête révèle également que 29 % des actifs ne perçoivent pas le sens et l'utilité de leur emploi. Et 42 % des cadres de moins de 35 ans ont déjà démissionné d'un poste en CDI dans les deux ans suivant leur prise de poste. Les processus des entreprises contribuent à la fatigue des salariés. Selon l'étude, 66 % des cadres du privé trouvent qu'il y a trop de "paperasse et d'administratif" dans leur travail. Ce sentiment est partagé par 76 % des cadres du secteur public.

Alléger les contraintes administratives et renforcer l'autonomie des salariés

Enfin, l'étude pointe un décalage de perception du sens au travail entre salariés et dirigeants. 90 % des salariés trouvent important ou essentiel que l'entreprise leur permette de donner du sens à leur travail. Du côté des dirigeants, 14 % disent vouloir s'y mettre et 85 % n'envisagent pas de le faire, soit parce que ce n'est pas important pour eux (23 %) ou qu'ils considèrent l'avoir déjà fait (62 %).

Pour redonner du sens au travail, Projet Sens lance un manifeste afin que les organisations des entreprises "favorisent la rencontre entre les aspirations individuelles et l’utilité sociale".

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L'association préconise notamment de tenir compte des propositions des salariés sur la réalité de leur travail, pour alléger les contraintes administratives et les processus de décision et renforcer leur autonomie. Elle conseille d'identifier au sein des équipes les facteurs qui empêchent de bien faire son travail. Elle conseille de donner des perspectives d’évolution à ceux qui en sont dépourvus, notamment par l’enrichissement des missions, la gestion des parcours et la formation. Projet Sens souhaite également que soient créés les conditions d’une considération et d’une reconnaissance réelles, sans attendre les évaluations annuelles.

Projet Sens est une association regroupant 10 entreprises, Groupe ADP, AG2R La Mondiale, Crédit Mutuel Alliance Fédérale, Dassault Systèmes, MAIF, Orange, Groupe RATP, Renault Group, SNCF et Veolia, représentant un million de salariés. L'étude a été réalisée avec les managers, salariés et DRH de ces entreprises.

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