: Vidéo Réforme de la haute fonction publique : "On cherche à créer un État efficace", assure la ministre Amélie de Montchalin
"Ce n'est pas une réforme qui privatise la fonction publique", insiste la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.
"On a beaucoup parlé de l'ENA (l'École nationale d'administration), mais cette réforme c'est d'abord une réforme de l'État", a insisté lundi 31 mai sur France Inter Amélie de Montchalin, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, concernant la réforme de la haute fonction publique et notamment le remplacement de l'ENA par un Institut national de service public (INSP). La réforme qui entre dans sa phase finale sera présentée mercredi en conseil des ministres via l'examen d'une ordonnance décriée.
"Trois principales faiblesses"
"On doit regarder en face nos faiblesses et notamment les faiblesses que cette crise sanitaire a rendues encore plus visibles", a poursuivi la ministre. "Il y en a trois principales", selon elle. "La première, c'est un manque de diversité, de méritocratie, cette incapacité pour beaucoup de jeunes qui viennent des territoires ruraux et des territoires défavorisés à rejoindre cette haute fonction publique. La deuxième faiblesse, c'est un État qui a perdu sa proximité avec les Français."
"Aujourd'hui on a 90% des hauts fonctionnaires qui sont à l'intérieur du périphérique parisien alors que 80% des fonctionnaires sont dans tout le pays."
Amélie de Montchalin, la ministre de la Fonction publiqueà France Inter
"La troisième faiblesse c'est que notre État n'est pas pleinement entré dans les enjeux du 21e siècle sur le numérique et sur l'écologie", souligne la ministre.
"Ce n'est pas une réforme qui privatise la fonction publique", a insisté Amélie de Montchalin. "On garde le statut de la fonction publique mais on cherche à créer un État efficace, on garde donc les métiers les plus efficaces et notamment le métier de préfet qui est au cœur de l'efficacité de l'État et de sa proximité".
"Arrêter le gâchis humain"
Concernant la suppression de l'ENA, qui doit être remplacée par l'INSP à compter du 1er janvier 2022, Amélie de Montchalin estime que "nous avons besoin d'arrêter ce gâchis humain qui fait que nous avons des gens très compétents dans nos placards et d'arrêter cette déconnexion du terrain.". Elle prévoit, dès le mois d'octobre, de doubler le nombre de personnes qui seront intégrées dans le service dit "déconcentré" et notamment dans les préfectures. "Dans la sortie de l'ENA du mois d'octobre, nous réduisons drastiquement tous les postes d'inspection, de contrôle, de jugement, parce que nous pensons que nous devons d'abord mettre nos compétences dans l'action et dans la proximité".
"Le sujet ce n'est pas le prestige, c'est comment notre État fonctionne", a estimé la ministre se défendant de faire de la démagogie. "C'est un débat politique, comment nous assurons aux Français après la crise des 'gilets jaunes' et après la crise sanitaire, que sur les enjeux industriels, économiques, de formation, d'emploi, d'éducation, qui sont des enjeux au cœur de leur vie quotidienne, ils ont en proximité, là où ils vivent, des gens qui correspondent au terrain, aux enjeux et aux défis."
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