Consultation à 30 euros pour les généralistes : "Ça va être catastrophique", prévient le collectif "Médecins pour demain"
Alors que les négociations avec les syndicats des médecins généralistes reprennent ce jeudi 23 février, la fondatrice du collectif "Médecins pour demain" a haussé le ton sur franceinfo face à la proposition de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) d'augmenter le tarif de la consultation à 30 euros, au lieu de 25 actuellement, à condition de respecter le "contrat d'engagement territorial".
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Le contrat d'engagement territorial imposé par la Cnam exige des généralistes de s'engager sur trois sujets: l'augmentation de l'offre médicale, l'accès financier aux soins et la réponse aux besoins de soins du territoire. "Ce qui ressort de ce contrat, c'est que les médecins ne travaillent pas assez, ne font pas leur devoir déontologique d'assurer la permanence des soins, de s'occuper des patients, de faire la coordination des soins et donc il faut les contraindre avec une contrainte financière", s'emporte Christelle Audigier. Pour ceux qui refusent d'y adhérer, la consultation passera seulement à 26 euros 50. "Comme si les médecins étaient responsables des 10, 15, 20 dernières années et des décisions politiques néfastes".
"Ça va être catastrophique", ajoute Christelle Audigier. Le collectif, qui revendique 20 000 adhérents, est à l'initiative des grèves menées par les généralistes ces dernières semaines. Selon sa fondatrice, les jeunes médecins "vont fuir" face "à ces nouvelles contraintes".
"Les jeunes ne vont pas rester (...). Soit ça ne sera pas viable financièrement, soit ils vont aller au burnout"
Christelle Audigier, fondatrice du collectif Médecins pour demainsur franceinfo
Le collectif, qui réclame une consultation à 50 euros, dénonce également la revalorisation de 30 euros "qui couvre seulement l'inflation des dernières années". Ce tarif, selon Christelle Audigier, ne permet pas de rendre la profession attractive. "Cela va repousser les jeunes médecins mais aussi les anciens, ceux qui font du cumul emploi-retraite ou qui restent plus longtemps. Ils vont voir les contraintes arriver et l'absence de revalorisation : ils vont partir !", s'alarme-t-elle précisant qu'ils représentent au moins la moitié de la profession. "On va avoir une fuite des jeunes médecins et cela va aggraver le problème".
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La Cnam doit transmettre aux syndicats de médecins le projet final du texte d'ici vendredi soir. Ils auront jusqu'au 28 février pour le signer. Le collectif "Médecins pour demain" n'est pas signataire mais participe en revanche en tant "qu'observateur" aux échanges.
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