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Sauvetage des papeteries Condat : "Une grosse lueur d'espoir" après la rencontre des syndicats avec le ministre de l’Industrie

Deux lignes de production de l'usine de Lardin-Saint-Lazare, en Dordogne, sont menacées de fermeture par le propriétaire du fabricant de papier. Les représentants syndicaux étaient reçus lundi à Bercy par le ministre de l'Industrie Roland Lescure pour tenter de sauver les 187 postes menacés.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le blocage de l'usine des papèteries de Condat pendant les négociations du PSE qui devrait couter 187 emplois à la fin de l'année 2023. Les élus CGT et FO devant la papèterie de Dordogne (Thibault Delmarle)

L'usine n'est pas encore sauvée, mais les discussions avancent. Après avoir bloqué le site de Lardin-Saint-Lazare (Dordogne) pendant deux semaines, les salariés de la papeterie de Condat avaient rendez-vous à Bercy, lundi 11 septembre. Une rencontre a été organisée entre les syndicats de l'usine et le ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure, pour tenter de sauver les 187 postes menacés par un plan social, soit près de la moitié des effectifs des papeteries, premier employeur privé du département.

>> "L'atelier ferme, je vais me retrouver dehors" : salariés et élus se mobilisent pour éviter la suppression de 187 postes aux Papeteries de Condat

"On est ressortis avec une lueur d'espoir et même une grosse lueur d'espoir", confie Philippe Delord, délégué CGT. Sans donner plus de précision, le gouvernement a assuré aux syndicats qu'il les soutiendrait pour maintenir l'usine en France. Fin juin, le groupe propriétaire de l'usine, Lecta, a en effet annoncé la fermeture définitive de la ligne de production 4 qui produit le papier couché. Le plan social prévoit toujours la suppression de 187 postes.

Sauver la dernière papeterie de France

Le plan social est toujours sur la table des papeteries Condat, mais les syndicats semblent soulagés par leurs échange avec le gouvernement. "Ils ont été très à notre écoute, nous ont apporté leur soutien et ils nous ont dit qu'ils feraient le maximum pour aider les papeteries de Condat", relate Philippe Delord.

Accompagné de cinq autres délégués des trois syndicats de l'usine (CGT, FO et CGC), le salarié avait travaillé ses arguments : "On leur a signifié qu’on était la dernière papeterie de France, ils étaient bien sûr bien au courant et ils nous ont dit qu’avec les moyens qu’ils avaient, ils feraient tout pour essayer de sauvegarder le site en France". Les syndicats disent se sentir "plus forts, avec une lueur d’espoir et c’est dans cet état d’esprit qu’on va revenir à la table des négociations".

Aucune certitude 

Malgré leur enthousiasme, les syndicats restent lucides : "Ils ne peuvent pas intervenir dans un groupe privé, ils nous l’ont dit clairement, mais ils feront tout ce qu’ils ont en leurs moyens pour essayer de faire redémarrer cette ligne 4", précise Philippe Delord.

Selon leur cabinet d'expertise, le groupe Lecta n'est pas fermé à une vente de l'usine. "S'il y avait d'éventuels repreneurs ou des acheteurs, [le ministère de l'Industrie] n'hésiterait pas à leur conseiller de racheter les papeteries de Condat", ajoute l'élu CGT. Mais les salariés n'ont pas eu d'échos de sociétés intéressées pour le moment. Le cabinet n’a par ailleurs pas répondu à la possibilité que l’État rachète les papeteries.

La prochaine réunion avec la direction est prévue mercredi 13 septembre à 9 heures. En attendant, les salariés tiennent toujours leur piquet de grève devant l’usine et continuent de bloquer les camions. Ils espèrent faire de Condat "un cas d'école" sur la promesse de réindustrialisation de la France d'Emmanuel Macron.

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