Plan de relance : "Il n'est pas cohérent, il n'est pas décarboné. On est très loin des simples promesses du candidat Macron", juge Julien Bayou
Le secrétaire national d'Europe Écologie les Verts reproche au gouvernement de ne pas avoir conditionné les aides aux entreprises à des embauches. Les réductions d''impôts de production sont, selon lui, des cadeaux aux "entreprises polluantes".
Le plan de relance de l'économie française présenté jeudi 3 septembre par le gouvernement "n'est pas cohérent, il n'est pas décarboné", a réagi sur franceinfo, Julien Bayou, le secrétaire national d'Europe-Écologie Les Verts (EELV).
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La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a assuré que ce plan était un "pas de géant pour la transition écologique en France" et faisait "basculer dans l'écologie de demain", ce que réfute Julien Bayou. "On nous avait promis un plan vert", souligne le secrétaire national d'EELV, rappelant les propos du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, en juillet mais en définitive le gouvernement a présenté, selon lui, "un plan à l'ancienne. Un peu comme en 2008. On finance sans contrepartie, à fonds perdus".
L'écologiste se affirme toutefois se réjouir du volet environnemental du plan de relance. "Dès qu'on progresse sur la rénovation thermique, tant mieux", concède-t-il. Mais selon lui, "on est très, très loin des simples promesses du candidat Macron." Julien Bayou ajoute qu'en "baissant les impôts et en finançant sans contrepartie, on aide les projets polluants. On l'a vu avec l'automobile. Avec l'aérien, ça conduit à des licenciements".
Un plan de transformation
Il ne croit pas non plus aux 160 000 emplois que le Premier ministre espère. "Si c'est le million d'emplois que promettait le Medef il y a dix ans, on sait bien qu'il n'en sera rien. S'il n'y a pas de contreparties, il n'y a pas d'emplois", affirme Julien Bayou. "Quand on effectue une baisse de 20 milliards d'impôts de production, en fait, on avantage les entreprises polluantes".
Si on croit qu'en arrosant les entreprises sans contrepartie, on va créer de l'emploi, du ruissellement, on sait que c'est faux.
Julien Bayouà franceinfo
Pour le secrétaire national d'EELV, l'enjeu est de "passer d'un État assurantiel - on laisse le privé faire et quand il se plante, on est au secours – à un État stratège"."Ce plan de relance, c'est une gigantesque occasion manquée", martèle le patron d'EELV. "Au lieu d'un plan de relance, nous voulions un plan de transformation."
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