Réforme des retraites : "La confiance est rompue", "ne pas promulguer la loi"... Les réactions des syndicats après la décision du Conseil constitutionnel
Alors que le Conseil constitutionnel a validé, vendredi 14 avril, l'essentiel de la réforme des retraites, notamment le report de l'âge légal à 64 ans, l'intersyndicale "demande solennellement" au président de la République Emmanuel Macron de "ne pas promulguer la loi", comme elle l'écrit dans un communiqué. Elle appelle également à "une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale", le 1er mai prochain. D'ici là, les organisations syndicales on décidé "de ne pas accepter de réunions avec l'exécutif". Enfin, l'intersyndicale appelle le Conseil constitutionnel à valider la deuxième demande de référendum d'initiative partagée (RIP) afin de "sortir de l'impasse par une consultation démocratique".
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"On ne peut pas gouverner un pays contre son peuple", déclare Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT
"Nous appelons le Président de la République à retrouver la sagesse, à comprendre ce qu'il se passe dans le pays et à ne pas promulguer cette loi", déclare Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, vendredi 14 avril, lors d'un rassemblement devant l'hôtel de ville de Paris. L'intersyndicale appelle plutôt le gouvernement à refaire passer la loi devant le parlement, en vertu de l'article 10 de la Constitution. Selon Sophie Binet, "la loi sort encore plus déséquilibrée et violente" qu'avant la décision du Conseil puisque des mesures de compensation sociales, jugées insuffisante par l'intersyndicale, comme l'index seniors ont été censurées.
"L'ensemble des organisations syndicales donnent rendez-vous à l'ensemble des Françaises et des Français le 1er mai pour un raz-de-marée populaire", précise Sophie Binet.
"Si le président de la République promulgue cette loi, aucune organisation syndicale n'ira rencontrer ni le président de la République ni aucun membre du gouvernement pour parler d'autre chose que du retrait de cette réforme des retraites."
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT
La secrétaire générale de la CGT conclut : "On ne peut pas gouverner un pays contre son peuple. Emmanuel Macron ne peut pas continuer à diriger le pays s'il ne retire pas cette réforme."
La CGT prévoit de se mobiliser les 20 et 28 avril prochains. Le 20 avril portera "spécifiquement sur la question des retraites" et le 28 avril "sur les retraites et sur les morts au travail", indique Thomas Vacheron, membre du bureau confédéral de la CGT, vendredi sur franceinfo.
"La sagesse impose de ne pas promulguer la loi", d'après Laurent Berger
Sur Twitter, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger cite le communiqué de l'intersyndicale et lance : "Pour sortir de la crise sociale, la sagesse impose de ne pas promulguer la loi."
"Cette loi, elle s'impose, il y a des institutions dans notre République, elle s'impose après la décision du Conseil constitutionnel", mais "on peut sortir de cette crise, j'en appelle au président de la République. Il ne faut pas promulguer cette loi.", lance un peu plus tard sur TF1 Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, après la validation de l'essentiel de la réforme des retraites.
"Cette loi a été censurée sur six points, les plus positifs d'une certaine manière pour les salariés qui vont être très impactés par cette réforme", fustige-t-il.
"Il y a un article 10 dans la Constitution qui dit qu'on peut aller à une nouvelle lecture à l'Assemblée nationale quand le texte a été censuré. Faisons-le. Monsieur le président de la République, ne promulguez pas cette loi ce week-end."
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDTsur TF1
"On nous dit qu'il y aura une réunion mardi après la promulgation de la loi par le président de la République,reprend Laurent Berger, je vous le dis, nous n'irons pas, nous ne rentrerons pas dans un agenda politique. La vie des gens, des travailleurs qui sont ce soir déçus, parce qu'ils vont devoir travailler plus longtemps, n'est pas une séquence. Nous ne rentrerons pas dans une nouvelle séquence".
Le leader de la CFDT "en appelle à chaque salarié, chaque citoyen qui se sont mobilisés de venir le 1er-Mai pour dire non au 64 ans" et "je les appelle à venir très massivement."
"La confiance est rompue" avec le gouvernement pour Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO
"Cela laissera des traces dans le dialogue social avec le gouvernement", déplore sur franceinfo Michel Beaugas, secrétaire confédéral de Force Ouvrière chargé des retraites. Selon lui, "la confiance est rompue que ce soit avec le ministre du Travail", ou avec "la Première ministre". Pour Michel Beaugas : "Le ministre du Travail n'a reçu les organisations syndicales qu'une seule fois et ensuite il a laissé faire son cabinet" et "quand on a voulu rencontrer le président de la République on n'a pas pu." Selon le secrétaire confédéral de Force Ouvrière chargé des retraites, "le gouvernement avait pris les choses à l'envers depuis le début" car il fallait "d'abord parler de l'emploi des seniors, des conditions de travail et de la pénibilité", avant de penser à réformer les retraites.
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