Réforme des retraites : les députés se prononcent en commission contre une abrogation des 64 ans
Le moment était attendu pour certains, redouté par d'autres. Les députés ont supprimé mercredi 31 mai en commission l'article-clé de la proposition de loi de Liot abrogeant le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans, une victoire d'étape pour le camp présidentiel avant l'examen du texte le 8 juin dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Des amendements de suppression de l'article 1er ont été adoptés par 38 voix contre 34.
Ce premier scrutin s'est joué à quelques voix en commission des affaires sociales grâce notamment aux voix du groupe LR qui se sont additionnées à celles de la majorité – seulement deux députés de droite sur huit ont joint leurs voix à celles des autres oppositions pour défendre l'abrogation des 64 ans.
La gauche dépose un millier d'amendements
"Je suis atterrée, ça veut dire qu'on ne va pas voter sur ce texte. Honte aux LR sur ce coup-là, ils ne font que trahir leurs électeurs", a réagi la députée RN Laure Lavalette. La gauche, LFI en pointe, a contre-attaqué en déposant plus d'un millier d'amendements sur l'article suivant de la proposition de loi, dans l'espoir d'empêcher les débats d'aller à leur terme. "Si on n'a pas le temps de discuter de l'ensemble du texte il reviendra en l'état initial en séance, il peut y avoir un intérêt à faire ça", a expliqué le député LFI Alexis Corbière.
La majorité comptait beaucoup sur cette première étape pour supprimer l'article 1 de la proposition de loi et obliger le groupe Liot à réintroduire cet article sous forme d'amendement. Le but ? Permettre ensuite à la présidente de l'Assemblée nationale de déclarer en séance cet amendement irrecevable, au titre de l'article 40 de la Constitution, et donc empêcher le Palais-Bourbon de le voter. "C'est un coup mortel si cette proposition de loi passe", confiait à franceinfo un responsable de la majorité.
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