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Réforme des retraites : que faut-il attendre des annonces d'Edouard Philippe ?

Le Premier ministre s'exprime, jeudi à 11 heures, sur la réforme des retraites devant le Conseil économique, social et environnemental. Une prise de parole attendue par les partenaires sociaux et les Français.

Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le Premier ministre Edouard Philippe lors d'un discours à l'Elysée le 4 septembre 2019. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Il est attendu au tournant. Le Premier ministre, Edouard Philippe, doit exposer jeudi 12 septembre à 11 heures le calendrier et la méthode de la future réforme des retraites devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese).

L'agenda a déjà pris du retard puisque la  "concertation d'un an" annoncée par l'exécutif reporte à 2020 le projet de loi initialement prévu en 2019, et dont le le haut-commissaire, Jean-Paul Delevoye, a jeté les bases dans un rapport rendu en juillet. Comment l'allocution du chef de gouvernement a-t-elle été préparée ? Sur quoi va-t-elle porter ? De quoi est-elle le prélude ? Eléments de réponse.

Comment ces annonces ont-elles été préparées ?

Le Premier ministre a reçu, jeudi 5 et vendredi 6 septembre, les syndicats et le patronat. L'occasion pour chacun de rappeler ses positions. Par la voix de son secrétaire général, Yves Veyrier, FO s'est dit radicalement opposé au projet de réforme.

Le syndicat appelle d'ailleurs à une manifestation d'ampleur le samedi 21 septembre à Paris contre le "système unique par points". A priori, il ira seul puisque la CGT, rejointe par le syndicat Sud, a lancé un appel à la mobilisation trois jours plus tard, le mardi 24 septembre. Avec l'Unsa et Sud, elle appelle aussi à la grève vendredi 13 septembre à la RATP. Attachée au système actuel, la CGT fait valoir, via son secrétaire général, Philippe Martinez, qu'aucune de ses propositions n'a été retenue en "dix-huit mois de discussion" avec Jean-Paul Delevoye. 

La confédération syndicale la plus favorable au "système à points" dit universel (parce qu'il réunirait les 42 régimes de retraite en un seul) est la CFDT. Mais son numéro un, Laurent Berger, qui a été reçu par Emmanuel Macron lundi, dit attendre "des éléments de justice sociale, pour un système qui soit beaucoup plus juste" et non "une réforme budgétaire"Enfin, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, veut presser le pas et espère que la réforme aura lieu "dans la première partie de l'année 2020".

Quelles sont les pistes à l'étude ?

A l'issue du séminaire gouvernemental à l'Elysée la semaine passée, le Premier ministre a précisé les trois grands axes de réflexion qu'il entend creuser.

Plus précisément, Edouard Philippe veut savoir "quels paramètres" retiennent les syndicats sur "les conditions d'ouverture des droits à la retraite, sur les éléments de solidarité et sur les taux de cotisation" dans le futur système.

Deuxième préoccupation affichée : "Comment on s'assure que le système des retraites est équilibré à l'horizon de 2025". Les règles du jeu pourraient donc être revues pour les salariés susceptibles de partir à la retraite avant 2025, date prévue pour l'entrée en vigueur de la future réforme. Lors de son discours de politique générale, le 12 juin dernier, Edouard Philippe avait déjà annoncé la couleur : "Nous maintiendrons donc la possibilité d'un départ à 62 ans en ne bougeant pas l'âge légal. Mais nous définirons un âge d'équilibre et des incitations à travailler plus longtemps". Le 26 août, lors du 20 heures de France 2, Emmanuel Macron, lui, s'est prononcé pour une autre façon de reculer l'âge de départ à la retraite : l'allongement de la durée de cotisation.

Enfin, troisième sujet qui fâche : quel sera le rythme de transition pour fondre les 42 régimes existant en un seul système à points ? Comme l'expose Capital, cette transition peut être plus ou moins rapide : soit un big bang dès 2025 (les droits acquis sont immédiatement convertis en points), soit un étalement dans le temps.

A quoi va ressembler la consultation avec les Français ? 

Au-delà du Conseil économique et social, Edouard Philippe va surtout s'adresser aux Français. Il pourrait d'ailleurs s'exprimer très vite à la télévision, peut-être dès jeudi soir. Il a également annoncé qu'il voulait "lancer des consultations citoyennes dans une logique assez proche de celle qui a prévalu dans le grand débat".

"Nous voulons utiliser des formats différenciés, utiliser le numérique, utiliser les réunions publiques (...) utiliser la capacité de dialoguer directement avec les Français", a-t-il encore indiqué. 

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