Réforme des retraites : transports, écoles, industries... A quoi faut-il s'attendre pour la journée de mobilisation de mardi ?
"Ensemble, le 7 mars, mettons la France à l'arrêt." Voilà le mot d'ordre lancé par l'intersyndicale, dans la perspective de la mobilisation du mardi 7 mars contre le projet du gouvernement visant à réformer les retraites. "On est uni et le 7 mars, on met la France à l'arrêt", a résumé Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT, lors d'une réunion des syndicats organisée le 2 mars à La Ricamarie (Loire). " Cela passe par une mobilisation inédite le 7 mars, je compte sur vous pour casser la baraque et que ce soit inoubliable", a-t-elle ajouté.
De fait, les opposants à la réforme des retraites entendent envoyer un signal fort au gouvernement qui doit se prolonger au-delà de la mobilisation de mardi. De nombreux secteurs sont en effet appelés à une grève reconductible. "Au bout de quelques jours de mobilisation massive, le gouvernement sera obligé de rendre les armes", espère ainsi Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT chargée des retraites et de la protection sociale. Transports, industries, éducation... Franceinfo fait le point sur les différents secteurs qui seront concernés par le mouvement.
De nombreuses industries appelées à la grève, les raffineries dès le lundi soir
D'après le calendrier annoncé, les raffineries ouvriront le bal des blocages. La fédération CGT de la chimie (Fnic-CGT), qui comprend notamment les raffineries, appelle ainsi à une grève reconductible à partir du lundi 6 mars au soir. "Le raffinage est inclus dedans, [comme] l'industrie pétrochimique, les industries pharmaceutiques, le caoutchouc, la plasturgie", a déclaré à l'AFP Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe TotalEnergies. "La grève reconductible sera effective dans l'ensemble des raffineries françaises, sur l'ensemble des importations", a également précisé Emmanuel Lépine, secrétaire de la fédération de la chimie.
Outre les raffineurs, les représentants des fédérations CGT des électriciens, gaziers, cheminots, mais aussi dockers, ainsi qu'ouvriers du verre et de la céramique, ont appelé le 2 mars ces secteurs à "monter d'un cran" dans la mobilisation contre la réforme des retraites et à "mettre la France à l'arrêt" le 7 mars. Une annonce saluée par de nombreux responsables politiques de gauche, à l'instar du député communiste, Fabien Roussel.
Ces différents secteurs voient déjà au-delà du 7 mars. Le secrétaire général de la CGT des électriciens et gaziers, Sébastien Ménesplier a, par exemple, promis "une semaine noire dans l'énergie", avec coupures ciblées, blocages, occupations, et toujours "des opérations Robin des Bois" à destination de la population. Son homologue des ports et docks, Tony Hautbois, a rappelé que son organisation représentait "90% des dockers [et] 80% des portuaires", avant d'annoncer une journée "ports morts" le 8 mars.
Aéronautique, automobile, sidérurgie, les géants de la métallurgie, qui représentent quelque 1,5 million de salariés, sont eux aussi appelés par la CGT à faire grève contre le projet de réforme des retraites le 7 mars. "Ensemble, le 7 mars, mettons les entreprises de la métallurgie à l'arrêt !", clament dans un communiqué commun les syndicats CGT de Thalès, Valéo, Stellantis, ArcelorMittal, Forvia, Airbus, Safran et Renault. Dans une déclaration du 21 février, le syndicat CGT de la branche a lui appelé à une grève reconductible.
Les éboueurs, routiers, livreurs de plateformes... Plusieurs secteurs rejoignent la grève
Autre secteur en grève le 7 mars : les transporteurs routiers. "Face à des propos déconnectés de toute réalité, la CGT Transports appelle les livreurs à s'organiser pour décider de leurs revendications afin de les faire aboutir, et à se mobiliser à partir du 7 mars prochain, par l'arrêt de travail et la manifestation", a ainsi écrit dans un communiqué la CGT Transports, deuxième syndicat chez les livreurs. Des actions sont prévues dès dimanche soir, dans le but de bloquer de nombreuses plateformes logistiques. Des opérations escargot et des occupations de ronds-points sont également attendues pour le début de semaine.
Les éboueurs sont, eux aussi, appelés par leur fédération CGT à se mettre en grève reconductible à partir de mardi prochain. "Les fédérations CGT des services publics et des Transports appellent (...) dans toutes les entreprises, établissements publics et collectivités à se réunir (...) pour préparer la grève dans les secteurs de la collecte des déchets et ordures ménagères, du tri et du traitement des déchets, à partir du 7 mars et jusqu'au retrait du projet de loi", annoncent-elles dans un communiqué conjoint.
D'autres fédérations qui ne sont pas encore entrées dans la danse, pourraient se joindre au mouvement, comme la CGT Commerce et la CGT Construction. Dans une interview diffusée mercredi sur France Culture, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, prévoyait d'importantes mobilisations dans des entreprises privées, "notamment dans l'agroalimentaire".
Une grève reconductible sur le rail, des suppressions déjà connues pour l'aérien
Tous les syndicats de la SNCF appellent à une grève reconductible à partir de mardi. L'ensemble des organisations syndicales représentatives de la RATP ont, elles aussi, appelé à un mouvement reconductible à partir de cette date. "Attendez-vous à ce qu'il n'y ait pas de trains, et à ce qu'il n'y ait pas beaucoup de choses à partir du 7", a ainsi promis Laurent Brun, pour la CGT-Cheminots, lors d'une réunion des représentants des fédérations CGT, à Paris, le 2 mars. Les prévisions de trafic pour mardi devraient être connues dimanche.
Dans le secteur de l'aérien, la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) française a demandé dès jeudi aux compagnies aériennes de renoncer mardi 7 et mercredi 8 mars à une partie de leurs vols à la suite d'un préavis de grève national, relayé par plusieurs syndicats de contrôleurs aériens.
La DGAC prévoit ainsi "des perturbations et des retards" et a demandé aux compagnies de réduire leur programme de vols de 20% à Paris-Charles-de-Gaulle et 30% à Paris-Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse.
Dans l'éducation, le personnel appelé à se mobiliser massivement les 7, 8 et 9 mars
Du côté de l'éducation nationale, l'intersyndicale, qui regroupe les sept principaux syndicats (CGT éduc’action, SGEN-CFDT, FNEC-FP-FO, FSU, SNALC, SUD-Education, Unsa-Education), a décidé samedi en assemblée générale d'appeler à faire grève massivement le mardi 7 mars, et à se mobiliser massivement, notamment par la grève, le mercredi 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Elles appellent également à participer aux mobilisations prévues le jeudi 9 mars par les organisations de jeunesse.
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