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Réforme des retraites : manifestations, grèves reconductibles, débat au Sénat... Que va-t-il se passer dans les jours à venir ?

Le très controversé projet de loi du gouvernement est actuellement débattu par les sénateurs, alors que de nouvelles mobilisations massives sont annoncées à partir du mardi 7 mars.
Article rédigé par franceinfo
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Des manifestants contre la réforme des retraites, à Paris, le 23 février 2023. (NATHALIE VU-DINH / HANS LUCAS)

Après la pause des vacances d'hiver, les mobilisations contre la réforme des retraites vont reprendre de plus belle. Les syndicats organisent une nouvelle journée de mobilisation qui s'annonce très suivie le mardi 7 mars, notamment dans les transports. Ils appellent également, à partir de cette date, à des grèves reconductibles dans plusieurs secteurs. Dans le même temps, les sénateurs vont débattre à leur tour du projet de loi pendant près de deux semaines au Palais du Luxembourg.

Franceinfo revient en détails sur les temps forts de ce début de mois de mars autour de la très contestée réforme voulue par l'exécutif.

A partir du 2 mars : les sénateurs débattent du texte dans l'hémicycle

Après le premier round à l'Assemblée nationale qui s'est terminé sans vote et dans une ambiance électrique, c'est au tour des sénateurs de se pencher sur la réforme des retraites. Les élus de la chambre haute ont achevé mardi 28 février l'examen du projet de loi en commission. Plusieurs amendements ont été retenus, notamment en faveur des mères de famille et de l'emploi des seniors, comme le souhaite la droite, majoritaire au Sénat. L'exécutif a ainsi largement tendu la main aux sénateurs LR, dans l'espoir d'obtenir une adoption sans encombre au Palais du Luxembourg.

Une hypothèse hautement probable puisque la droite sénatoriale, favorable à cette réforme des retraites, vote depuis plusieurs années un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui prévoit justement de relever l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Une mesure qui figure au cœur du projet de loi de l'exécutif.

A partir du jeudi 2 mars, les sénateurs examinent le texte dans l'hémicycle. Contraints par les délais restreints imposés par l'article 47.1 de la Constitution (utilisé par le gouvernement dans le cadre d'un budget rectificatif de la Sécurité sociale), les élus ont jusqu'au 12 mars à minuit pour débattre et voter le texte. 

Ensuite, place à la commission mixte paritaire (CMP), qui réunit sept sénateurs et sept députés. Cette CMP, représentative de la composition des deux chambres et donc favorable au gouvernement allié à la droite, sera chargée de trouver un accord sur le texte avant une lecture finale à l'Assemblée nationale. Si, au bout de la navette parlementaire et du délai imparti de 50 jours, le projet de loi n'est pas voté, le gouvernement pourra alors légiférer par ordonnances, à partir du 28 mars.

A partir du 6 mars : la CGT appelle à la grève reconductible dans les raffineries

D'après le calendrier annoncé, les raffineries ouvriront le bal des blocages. La fédération CGT de la chimie (Fnic-CGT), qui comprend notamment les raffineries, appelle ainsi à une grève reconductible à partir du lundi 6 mars au soir. "Le raffinage est inclus dedans, l'industrie pétrochimique, les industries pharmaceutiques, le caoutchouc, la plasturgie", déclare à l'AFP Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe TotalEnergies.

Mardi 7 mars : une journée de mobilisations et de grèves nationales 

"Le 7 mars doit être une véritable journée morte dans les entreprises, les administrations, les services, les commerces, les écoles, les lieux d'étude, les transports", a prévenu lors d'une conférence de presse Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT en charge des retraites. "Oui, nous irons jusqu'à l'arrêt du pays, au blocage du pays le 7 mars prochain", a également promis lundi sur franceinfo Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste (PCF).

De son côté, la Première ministre a appelé "à la responsabilité". "On peut s'opposer, on peut faire grève, notamment le 7", a admis Elisabeth Borne, en déplacement au Salon de l'agriculture à Paris. Mais elle a demandé à ce que "chacun prenne en compte la nécessité des Français et des Françaises de se déplacer".

Dans les transports justement, la journée s'annonce très perturbée, même si l'on ne connaît pas encore les prévisions de trafic. Tous les syndicats de la SNCF appellent ainsi à une grève reconductible à partir de mardi prochain. L'ensemble des organisations syndicales représentatives de la RATP ont, elles aussi, appelé à un mouvement reconductible à partir de cette date.

Autre secteur en grève le 7 mars : les livreurs des plateformes. "Face à des propos déconnectés de toute réalité, la CGT Transports appelle les livreurs à s'organiser pour décider de leurs revendications afin de les faire aboutir, et à se mobiliser à partir du 7 mars prochain, par l'arrêt de travail et la manifestation", a ainsi écrit dans un communiqué la CGT Transports, deuxième syndicat chez les livreurs. Les éboueurs sont, eux aussi, appelés par leur fédération CGT à se mettre en grève reconductible à partir de mardi prochain.

Du côté de l'éducation nationale, l'intersyndicale, qui regroupe les sept principaux syndicats, appelle dans un communiqué, "à ce que les grèves massives permettent de fermer totalement les écoles, collèges, lycées et services", le 7 mars.

A partir du 7 mars : un mouvement appelé à s'inscrire dans la durée 

De nombreux corps de métiers, comme les cheminots, les pétroliers, les dockers ou encore les électriciens, appellent à poursuivre le mouvement après le 7 mars. Les syndicats de l'éducation nationale invitent notamment "les personnels à se mobiliser le 8 mars, journée internationale de luttes pour les droits des femmes, pour dénoncer l'injustice sociale majeure de cette réforme des retraites envers les femmes."

La CGT envisage la suite des mobilisations "sous des formes variées". "Je fais confiance à l'imagination des salariés pour agir de la façon qu'ils souhaitent, mais tous les jours, de façon reconductible", a assuré Philippe Martinez mercredi sur France Culture"On recense aussi des entreprises privées, notamment dans l'agroalimentaire", a précisé le leader syndical. Les salariés prévoient "une à deux heures de grève tous les jours" ou encore "des rassemblements" devant leurs bâtiments.

Réforme des retraites : comment se profile la grève reconductible du 7 mars ? V2

"Je pense qu'on aura un moment difficile, début mars, et peut-être après le 7", a reconnu samedi le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, sur France Inter. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a lui averti mercredi que "mettre la France à l'arrêt, ce serait alourdir une facture déjà salée."

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