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À vrai dire. Les décisions de l'Union européenne ont-elles vraiment un impact sur notre vie quotidienne ?

Publié Mis à jour
Article rédigé par TV5MONDE - Antoine Fonteneau
France Télévisions

C'est la faute à Bruxelles ! La complainte revient régulièrement. L'Union européenne serait la source de bien des maux subis par ses habitants. Elle aurait son mot à dire sur la courbure du concombre. Elle aurait imposé les noms latins des poissons chez les commerçants. Elle obligerait aussi les Etats membres à privatiser tous leurs services publics. Le point sur ce que fait et ne fait pas l'Union européenne.

Quelle sont les normes européennes sur les fruits et légumes ?

Les normes européennes ne fixent pas de courbure maximale pour une banane ou un concombre. Mais ce n'est pas totalement une légende puisqu'un règlement de 1988 fixait une mesure maximale de l'arc du concombre (20 millimètres). Ces normes ont été abrogées il y a 10 ans, en 2009.

Un nouveau règlement fixe en revanche des règles strictes pour la commercialisation de 26 fruits et légumes. Le citron, par exemple, doit avoir une teneur en jus de 20% et un diamètre de 43 millimètres minimum.

Des règles qui doivent assurer une qualité homogène des produits vendus en Europe.
 

Les poissons doivent-ils parler latin ?

Avec ce même souci de transparence, les poissonniers doivent, depuis 2014, afficher le nom latin des poissons qu'ils vendent -en plus de leur nom usuel. Une décision vécue comme une contrainte par beaucoup de commerçants. Comme dans ces propos, recueillis par l'AFP sur le Vieux Port de Marseille en 2018, où une vendeuse estime que "les clients ne font même pas la différence entre la rascasse et le rouget". 

Cette norme vise pourtant à éviter les escroqueries aux consommateurs. Avec le nom scientifique de l'animal, pas de confusion possible entre les 17 espèces de rascasses recensées, par exemple.
 

L'UE pousse-t-elle à la privatisation de tous les services publics ?

Les règles de l'Union européenne exigent l'ouverture à la concurrence de ce qu'elle appelle les "services d'intérêt économique général". Cela inclus les transports, l'électricité, le gaz ou le courrier. Mais, qui dit ouverture à la concurrence ne veut pas pour autant dire privatisation puisque l'Etat peut rester actionnaire principal de l'entreprise en question. C'est le cas par exemple avec la Poste, entreprise publique qui agit sur un marché libéralisé (celui des colis).

Les Etats conservent par ailleurs le monopole de services aussi essentiels que la justice, la santé, la défense ou l'éducation.
 

Alors finalement, l'UE a-t-elle un impact sur notre quotidien ?

Oui, quand elle oblige les opérateurs mobiles à réduire les frais pour les appels émis et reçus depuis tous les pays de l'Union européenne.

Oui aussi, quand elle décide d'interdire la vente des petits objets en plastique. En 2021, terminés les fourchettes, les pailles ou les cotons-tiges à usage unique.

Oui encore, quand une nouvelle norme européenne menace de bloquer la mise en circulation d'une centaine de trains en région parisienne, des trains jugés non-conformes.

A l'inverse, l'Union européenne n'empêche pas la France de prendre des mesures pour mieux taxer les géants d'internet, les Gafa, même si les 27 n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le sujet.

La France pourrait aussi interdire le glyphosate de son propre chef, même si Bruxelles a renouvelé l'autorisation de ce pesticide controversé jusqu'en 2022.

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