"C’est un énorme pari" : au Royaume-Uni, on observe avec la campagne des législatives en France avec étonnement

Des élections législatives auront lieu le 4 juillet au Royaume-Uni. Si le Premier ministre britannique a pris tout le monde par surprise avec cette annonce, les législatives anticipées en France paraissent encore plus étonnantes aux observateurs politiques outre-Manche.
Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'hémicycle de l'Assemblée nationale lors d'une séance de questions au gouvernement, le 13 février 2024. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Les Britanniques savent créer des surprises en politique, ils l’ont prouvé en 2016 avec le référendum sur le Brexit. Mais cette fois, Anand Menon reconnaît que la France a fait très fort avec cette dissolution de l'Assemblée nationale annoncée le soir du résultat des Européennes par Emmanuel Macron et dans la foulée, la tenue d'élections législatives, trois semaines après. 

Ce professeur de sciences politiques au King’s College de Londres regarde attentivement ce qui se passe de l’autre côté de la Manche. "C’est un énorme pari, juge Anand Menon. Ce sont des élections à deux tours en France, pas comme ici. Et ça permet justement au deuxième tour de voter contre les extrêmes. Alors, on voit bien ce qu’imagine Macron mais, ma parole, c’est un pari audacieux !"

"C’est le choix de Macron n’est-ce pas ? Il croit tellement en son étoile."

Anand Menon, professeur de sciences politiques

à franceinfo

Le Royaume-Uni en est à son quatrième Premier ministre en cinq ans, tous conservateurs. Mais si l’on en croit tous les sondages, le cinquième, qui sera nommé après le scrutin du 4 juillet, sera travailliste. Et sauf énorme surprise, il devrait rester en poste un long moment. 

"Pour une fois, nous apparaissons comme les plus stables"

La politologue Sophie Stowers constate que l’avenir en France est moins clair. "Il y a beaucoup de leaders politiques dont l’avenir paraît très incertain. Pour une fois, c’est le Premier ministre britannique qui pourrait rester le même dans les prochains mois. Nous n’y sommes pas habitués. C’est assez agréable de remarquer que, pour une fois, dans les différences entre les deux pays, nous apparaissons comme les plus stables".

Dans un éditorial du Telegraph, journal de droite, Matthew Lynn prédit une crise financière à venir en France si le RN prend le pouvoir. Il parle même d’un "effet Truss" du nom de la Première ministre qui avait plongé l’économie du Royaume-Uni dans le chaos en quelques jours.

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