Comment Matteo Renzi veut mettre un coup de botte dans une Europe "fatiguée" et "résignée"
L'Italie a pris la présidence tournante de l'UE début juillet. Face à la nouvelle promotion d'eurodéputés, le chef du gouvernement italien a dévoilé ses priorités pour les six mois à venir.
L'étoile montante de la gauche européenne souhaite tourner la page de la rigueur. A l'heure où l'Italie prend la présidence tournante de l'UE, le chef du gouvernement Matteo Renzi a présenté, mercredi 2 juillet, ses priorités devant le Parlement européen.
Face à un hémicycle où les europhobes gagnent du terrain, il a plaidé pour un changement de cap de l'UE. Francetv info revient sur les principaux éléments de son discours.
@matteorenzi presents Italian Presidency @IT2014EU priorities to MEPs #Eplenary @Europarl_EN https://t.co/fOcfHrXjuQ pic.twitter.com/I8AkE9DmBt
— EU Parliament Photo (@Europarl_Photo) 2 Juillet 2014
Le constat : un "selfie" peu engageant
Et si l'Union européenne succombait aussi à la mode du "selfie" ? Face aux eurodéputés, Matteo Renzi s'est amusé à imaginer ce scénario : dans ce cas, "quelle image verrait-on sur l'écran ?"
A l'entendre, le résultat serait peu photogénique. "On verrait le visage de la fatigue, dans certains cas de quelqu'un de résigné, assure-t-il. L'Europe aujourd'hui aurait, sur ce 'selfie', l'air ennuyé." Et cela pourrait bien s'aggraver dans les années à venir : sans réforme, l'Europe risque de venir un continent réduit à l'état de "petit point sur Google Maps".
Le projet : de la croissance, mais pas sans règles
Matteo Renzi s'est fixé un "grand défi" : "Retrouver l'âme de l'Europe, le sens profond de notre vivre ensemble." Mais quelle politique mener pour y parvenir ?
Pour le chef du gouvernement italien, l'UE doit s'engager sur une politique en faveur de la croissance, qui "sert à l'Europe". Mais il a pris soin de rassurer les partisans de l'orthodoxie budgétaire : "Nous avons été les premiers à dire que nous voulons respecter les règles, nous ne voulons absolument pas changer les règles [budgétaires]", a-t-il martelé.
L'enjeu : l'unité
Alors que les Britanniques sont gagnés par une vague d'euroscepticisme, Matteo Renzi leur a tendu la main. Une "Europe sans le Royaume-Uni serait moins européenne, elle serait moins elle-même", a-t-il mis en garde.
Il a promis de mettre à profit les six prochains mois pour ramener "l'unité" dans la maison Europe, plaidant pour plus de "simplicité" dans le fonctionnement des institutions de l'UE.
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