"Crucial", "a utilisé l'Europe", "n'a pas pu convaincre" : les eurodéputés étrangers tirent le bilan de l'action d'Emmanuel Macron à Bruxelles
Quel bilan et quelle vision pour l’Europe ? Ce sera le cœur du discours d’Emmanuel Macron, jeudi 25 avril à la Sorbonne, à Paris. Le président doit prononcer un discours dans lequel il développera les grandes lignes du projet qu’il veut voir appliquer par la prochaine Commission européenne, après les élections du 9 juin prochain. Au sein de ce parlement, l’engagement résolument européen du président français est souvent salué, y compris en dehors de sa famille politique. "Le président Macron a été crucial sur cette période, c'est un européiste qui a contribué positivement pour l’Europe", juge par exemple Maria Marquès, élue portugaise et socialiste, interrogée par franceinfo.
L'analyse est partagée par Andreas Schwab, membre de la droite allemande. Ce dernier regrette tout de même que le chef de l’État ait manqué de pouvoir de conviction pour faire avancer l'UE auprès des Français et de certains de ses partenaires. "Emmanuel Macron a toujours démontré une très grande ambition européenne et malheureusement avec [Olaf] Scholz [le chancelier allemand] c'était trop difficile, il n'a pas pu convaincre", juge-t-il.
La déception des écologistes
Chez les Verts, son activisme en faveur de l’écologie a séduit en début de mandat. Mais au fil du temps, avec la crise énergétique puis la crise agricole, "il nous a beaucoup déçus" déclare l’allemande Ana Deparnay.
"On a un peu déchanté et on a quand même beaucoup vu Emmanuel Macron utiliser l’Europe à des fins complètement françaises."
Ana Deparnay, eurodéputée écologiste allemandeà franceinfo
"Sur le nucléaire, ça s'est senti dans toutes les discussions", critique l'écologiste allemande. Pour la polonaise Roza Thun, qui siège chez les centristes aux côtés des macronistes, tout cela est jugé bien sévère pour un homme qui, dit-elle, "a une vision" et a su redonner du poids à l’Europe dans une période troublée. "Il comprend très bien que plus nous sommes unis et mieux nous sommes organisés, plus fort nous sommes et plus notre influence sur le monde entier est plus forte", estime-t-elle.
"C'est lui qui a inventé Von der Leyen"
À l’extrême droite du spectre politique européen, le président français est associé au bilan de la commission. Gerolf Annemans, est belge et siège dans le même groupe que les élus du rassemblement national. "C'est lui qui a inventé [Ursula] Von der Leyen [la présidente de la Commission européenne], et pour nous elle est un 'non go'. On ne peut pas continuer comme ça, dans la voie globaliste et 'écofanatique'. Les Français doivent se débarrasser de Macron. Nous, c'est sûr, nous allons essayer de nous débarrasser de Von der Leyen", tance-t-il.
Ces députés européens n’écouteront cependant pas le discours d’Emmanuel Macron. Ils seront en plénière pour la dernière séance de vote de cette mandature.
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