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Dans le Calvados, les adversaires d'Elisabeth Borne aux législatives en ordre de bataille : "Elle prend un gros risque, quand même"

Malgré sa nomination, la cheffe du gouvernement maintient sa candidature dans le département normand. Face à elle, le candidat de gauche espère faire de ce scrutin un duel pour "éjecter la Première ministre".

Article rédigé par franceinfo - Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
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Elisabeth Borne, en mars 2022. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP)

C'est au nombre d'appels de journalistes, ces dernières 24h, que Valérie Dupont, candidate Reconquête aux élections législatives dans la sixième circonscription du Calvados, comprend qu'il faut passer à la vitesse supérieure : "On va mettre un peu le turbo. Je vais aller visiter tous les gens dans les villages, faire tous les marchés. Plus de militants... Je vais aller en chercher un peu dans les autres circo. Nicolas Bay, qui est le grand patron des circo, va venir me soutenir pour démarcher. On l'aurait fait peut-être un peu plus en dilettante, mais là, non, on est obligé de mettre les bouchées doubles !"

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Valérie Dupont, candidate Reconquête dans la sixième circonscription du Calvados aux législatives de juin 2022. (VICTORIA KOUSSA / RADIO FRANCE)

C'est dans cette circonscription de Vire que se présente également Elisabeth Borne. La nouvelle Première ministre a été investie par la majorité présidentielle. Parmi ses adversaires principaux, un militant écologiste de 22 ans, Noé Gauchard, candidat de la Nouvelle union populaire, écologiste et sociale (Nupes), qui tente d'instaurer un duel : "Ce serait une très bonne chose d'éjecter la Première ministre, de faire en sorte qu'elle soit forcée à démissionner".

Le jeune Normand sait qu'une triangulaire est possible au second tour avec le candidat du Rassemblement national, Jean-Philippe Roy - qui reste discret -  et la Première ministre : "Ça va être quatre semaines qui vont être très très intenses. Mais pour nous, c'est une bonne chose. Ce n'est pas quelque chose qui me fait peur. Avec Elisabeth Borne, on a finalement un point commun, c'est que c'est notre première campagne à tous les deux."

"Évidemment, ils auront plus de moyens pour faire campagne. Mais moi, je pense que ça va mobiliser aussi les gens contre ce symbole quand même assez dur de tout ce qu'est le macronisme". 

Noé Gauchard, candidat de la gauche

à franceinfo

Noé Gauchard, candidat de la Nouvelle union populaire, écologiste et sociale (Nupes), dans la sixième circonscription du Calvados aux élections législatives de juin 2022. (VICTORIA KOUSSA / RADIO FRANCE)

Face à Noé Gauchard, Freddy Sertin, suppléant d'Elisabeth Borne. C'est lui qui siégerait donc en cas de victoire de la Première ministre aux législatives dans cette circonscription qui a placé Emmanuel Macron en tête aux deux tours de la présidentielle : "Certains seront tentés d'en faire un référendum pour ou contre la Première ministre, ou pour ou contre le président de la République. Et de vouloir sans cesse rejouer le match qu'ils ont déjà perdu".

"C'est un peu ballot quand on est Première ministre"

La politique nationale s'invite aussi dans les discussions à Evrecy, commune de 2 000 habitants. Sur le parking d'un supermarché, Elisabeth range ses courses. Elle sait que l'avenir d'Elisabeth Borne dépend du choix des électeurs : "Je sais la responsabilité qu'on peut avoir, mais c'est un peu bousculer et ça ne me plaît pas trop. C'est trop mélangé, c'est trop politique pour moi, pour l'instant."

À ses côtés, Françoise, elle aussi venue faire ses courses, s'étonne du maintien de la candidature de la cheffe du gouvernement : "Elle prend un gros risque, quand même. C'est un peu ballot quand on est Première ministre, on ne prend pas ce genre de risque. Pas avant d'avoir fait ses preuves, en tout cas"

Pour jouer la carte locale, et tenter de convaincre, Elisabeth Borne va déjà prendre de la distance avec la fonction. Elle sera sur le terrain ce week-end pour faire campagne, loin de Matignon. Pas moins de sept candidats se présentent dans cette circonscription détenue depuis 2012 par Alain Touret, un radical de gauche qui avait rejoint LREM.

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