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Nord, Seine-et-Marne, Isère... Ces départements où la gauche a déjà perdu

Symbole de la claque pour le PS et ses alliés à l'issue du premier tour des élections départementales, plusieurs départements emblématiques sont d'ores et déjà assurés de passer à droite dimanche.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, au soir du premier tour des élections départementales, le 22 mars 2015. (MAXPPP)

De lourdes défaites pour la gauche. La droite est sortie largement en tête du premier tour des départementales, dimanche 22 mars, alors que la gauche divisée est en passe de perdre, dimanche prochain, une trentaine de conseils départementaux (ex-généraux) et que le FN, à plus de 25%, est qualifié dans plus d'un canton sur deux. D'ores et déjà, le PS et ses alliés ont perdu des fiefs symboliques. Et la droite est bien placée pour prendre à la gauche au minimum une quinzaine de départements. Revue de détail. 

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Le Nord

Eliminé dans 27 cantons sur les 41 que compte le département le plus peuplé de France, le PS va perdre le Nord, qu'il contrôle depuis 1998. Dans le détail, les binômes PS et Union de la gauche ne recueillent que 21,35% des suffrages exprimés, distancés par le FN à 31,8% et l'UMP-UDI à 30,4%. La qualification large de ses deux têtes d'affiche – le ministre Patrick Kanner à Lille-5 avec 37,6%, le président du conseil sortant Didier Manier à Villeneuve-d'Ascq avec 31% – n'y a rien fait.

Le PS a fait les frais de l'absence d'alliance globale avec le Front de gauche et Europe Ecologie-Les Verts. La droite, qui arrivait unie et revivifiée par ses succès à Tourcoing et Roubaix aux municipales, s'est qualifiée dans 28 cantons pour le second tour, où elle se présentera en position favorable. Elle affrontera la plupart du temps le FN – qui s'est qualifié dans un nombre record de 37 cantons. Elle peut espérer, grâce au report de voix probable d'une partie de la gauche en sa faveur, remporter le département.

L'Isère

Le département de l'Isère, dirigé par les socialistes depuis 2001, devrait, lui aussi, basculer à droite au vu des résultats du premier tour, marqué par une forte poussée du Front national. "Le département va basculer, oui", a affirmé au Dauphiné Libéré l'actuel président du conseil général, le socialiste Alain Cottalorda, éliminé dès le premier tour dans son canton de Bourgoin-Jallieu.

La raison de ce pessimisme vient des résultats difficiles de l'Union de la gauche (24,96%), éliminée dans plus de dix cantons, qui verront s'affronter l'Union de la droite et le FN, qui obtiennent respectivement 27,88% et 26,09% des suffrages. Le secrétaire d'Etat André Vallini, ancien président PS du conseil général, est en ballottage favorable dans son canton de Tullins, où il a recueilli 40,87% des voix.

La Seine-et-Marne

Le Parti socialiste, qui présidait le conseil général de Seine-et-Marne depuis 2004, va perdre au profit de la droite le département, où le Front national sera présent en force au second tour. Le PS, qui a recueilli 13,78% des voix dimanche au premier tour, ne sera présent en ballotage que dans 7 cantons sur les 23 du département. Il arrive loin derrière le FN (31,20%) et l'UMP (26,89%). Le parti d'extrême droite sera présent dans 19 cantons dimanche prochain, dont huit où il est arrivé en tête.

La perte du département par la gauche "est une situation d'ores et déjà certaine", a reconnu le président socialiste sortant Vincent Eblé, élu à la tête de la Seine-et-Marne depuis 2004.

D'autres départements devraient basculer à droite

Outre ces trois départements perdus pour le PS est ses alliés, la droite devrait gagner aux dépens de la gauche, au second tour, d'autres départements : les Pyrénées-Atlantiques, l'Indre-et-Loire, l'Ille-et-Vilaine, le Territoire de Belfort, le Cher, les Pyrénées-Orientales, le Jura, le Lot-et-Garonne, le Doubs, les Vosges, l'Eure, l'Ain... La droite apparaît en outre largement en mesure de conserver la quarantaine de départements qu'elle détient déjà, sans concéder aucune perte.

Le FN peut ambitionner de remporter la majorité des sièges dans le Vaucluse (détenu depuis quatorze ans par la gauche), le Gard, l'Aisne, l'Oise et même le Pas-de-Calais.

La gauche devrait garder une vingtaine de départements au moins. Devraient rester dans son giron, entre autres, l'Ardèche, la Dordogne, l'Hérault, la Gironde. La gauche est aussi bien placée pour conserver la Seine-Saint-Denis, l'un de ses bastions.

Le sort d'une dizaine de départements s'annonce très incertain. Citons la Corrèze, département d'élection de François Hollande, l'Essonne, département de Manuel Valls, les Deux-Sèvres, ex-fief de Ségolène Royal, la Seine-Maritime de Laurent Fabius, pourtant solidement ancrée à gauche depuis plusieurs dizaines d'années, le Val-de-Marne et l'Allier, seuls départements encore détenus par le PCF, la Saône-et-Loire, la Charente, le Finistère, le Tarn et la Loire-Atlantique.

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