Elections européennes : l'écologiste Marie Toussaint critique le "flou" des socialistes et la "brutalité" des insoumis
La tête de liste des Ecologistes aux européennes, Marie Toussaint, a fustigé tour à tour la stratégie "floue" du Parti socialiste et la politique "de la brutalité" de La France insoumise lors d'un meeting de campagne à Bordeaux samedi 4 mai. La candidate a d'abord dénoncé "l'explosion de la précarité" en France et le retour "aux critères du pacte de stabilité" en Europe, s'en prenant aux "socialistes européens qui sont pour le retour de l'austérité".
"Le vote socialiste, c'est un vote qui parle d'écologie, qui emprunte les mots de l'écologie mais qui dans le fond, au moment de choisir, continue de défendre le modèle qui nous amène dans le mur", a-t-elle jugé devant quelques centaines de sympathisants et militants. "Raphaël Glucksmann, au fond, c'est le produit sympa qu'on met en vitrine pour cacher les restes de la boutique", a-t-elle lancé, estimant que "le seul vote pour le climat, pour la justice, c'est le vote vert".
EELV veut être une "troisième voie" à gauche
Dénonçant "l'esprit de la division" à gauche, Marie Toussaint a condamné "la politique de la terre brûlée" de Jean-Luc Mélenchon, en lui reprochant notamment d'avoir "éclipsé" l'Europe, alors que c'est "la bonne échelle pour mener la bataille du climat". "Vous soufflez sur les braises de la polarisation et choisissez d'ajouter la tension à la tension, la brutalité à la brutalité", a-t-elle adressé au fondateur de La France insoumise, jugeant que sa stratégie était "de diviser la gauche en deux blocs" et d'"empêcher toute union qui risquerait de se faire sans lui".
Entre le "flou érigé en stratégie" et "la brutalité érigée en politique", Marie Toussaint a mis en avant une "troisième voie" et sa volonté de créer "un Etat providence européen comme projet face aux égoïsmes nationaux", opposant "pacte vert" et "pacte brun". A près d'un mois de l'élection, la liste des Ecologistes est créditée de 6 à 8% des intentions de vote, loin du score de 13,4% de Yannick Jadot aux européennes de 2019, et plusieurs points derrière la liste PS-Place publique menée Raphaël Glucksmann, favori des sondages à gauche.
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