Elections européennes 2024 : Jordan Bardella, Valérie Hayer, Marie Toussaint, François-Xavier Bellamy... Voici les têtes de liste choisies par les principaux partis
Le casting se précise. Les élections européennes se dérouleront le 9 juin en France et la plupart des partis français ont déjà choisi leurs têtes de liste. En votant pour celle de leur choix, les électeurs français enverront à Strasbourg (Bas-Rhin) 81 eurodéputés, sur les 720 membres qui composeront le prochain Parlement européen. Les sièges seront distribués à la proportionnelle du nombre de voix recueillies pour les listes obtenant au moins 5% des suffrages.
Lors du dernier scrutin, en mai 2019, le Rassemblement national (RN) était arrivé en tête des suffrages avec 23,34% des voix, contre 22,42% pour la liste de la majorité présidentielle, selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l'Intérieur. Les sondages réalisés jusqu'à présent donnent toujours le parti de Jordan Bardella en tête. Mais ces intentions de vote peuvent encore évoluer, au fur et à mesure que les partis choisissent leurs têtes de liste. Franceinfo fait le point sur celles qui sont déjà connues et celles qui restent à définir.
Jordan Bardella, pour le Rassemblement national
Jordan Bardella a confirmé, début septembre 2023, qu'il serait à nouveau tête de liste du Rassemblement national aux européennes. L'eurodéputé de 28 ans a pour objectif d'améliorer encore son score de 2019, le parti étant arrivé en première position avec 23,34% des suffrages et 23 sièges. Encore relativement peu connu lors de la précédente campagne, le natif de Drancy (Seine-Saint-Denis) est devenu entre-temps président du RN et vice-président du groupe Identité et démocratie, le plus à droite du Parlement européen. Celui qui déclarait en 2019 à Marianne vouloir une "Europe des nations" plutôt qu'une "Union européenne carcérale" compte faire des élections "un grand scrutin de mi-mandat" contre Emmanuel Macron, rapporte Le Monde.
Valérie Hayer, pour Renaissance
C'est finalement l'eurodéputée de 37 ans qui prendra la tête de la liste de la majorité présidentielle, selon les informations de France Télévisions. Cette relative inconnue était douzième de la liste macroniste en 2019. Elle a été officiellement désignée lors d'un bureau exécutif de Renaissance, jeudi 29 février. Elle aura pour mission de ne pas faire moins bien que le dernier score du camp présidentiel (22,42%), actuellement distancé par le RN dans les sondages. Après la nomination de Stéphane Séjourné, eurodéputé et président du groupe Renew Europe (centriste) au Parlement européen, comme ministre des Affaires étrangères, de nombreux noms ont circulé dans les rangs de la majorité, dont ceux d'Olivier Véran et de l'ancien ministre du Logement Julien Denormandie. Si Emmanuel Macron compte largement s'investir dans la campagne, le choix de Valérie Hayer s'annonce comme un signal, en pleine crise agricole. L'élue est née à Château-Gontier, en Mayenne, un département rural, et elle est fille et petite-fille d'agriculteurs, souligne France Bleu Mayenne.
Marie Toussaint, pour Les Ecologistes
L'eurodéputée sortante, quatrième en 2019 de la liste des Ecologistes – le nouveau nom d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) –, a été désignée cheffe de file du parti par un vote interne en juillet 2023. Marie Toussaint, juriste de 36 ans, s'est notamment illustrée avec L'Affaire du siècle, un recours juridique contre l'inaction climatique de la France. Elle aura la tâche de mener une liste autonome, le parti écologiste ayant rejeté le principe d'une liste commune des partis de gauche. La Lilloise aura fort à faire pour réitérer la surprise de 2019 qui avait vu les écologistes se placer en troisième place du vote, avec 13,48% des suffrages. Traditionnellement pro-européens, ils réclament que l'Union européenne fasse plus en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
François-Xavier Bellamy, pour Les Républicains
L'eurodéputé François-Xavier Bellamy, déjà tête de liste Les Républicains (LR) en 2019, rempilera, a annoncé le patron du parti Eric Ciotti, le 15 janvier. Le nom du conservateur de 38 ans ne faisait pourtant pas l'unanimité. Le député du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont appelait de ses vœux Michel Barnier à prendre la tête de liste, en octobre dans Le Point. Une demande déjà retoquée par l'ancien commissaire européen, selon Nice-Matin. Le parti de droite a pour objectif modeste de faire au moins autant que son score, pourtant décevant, de 8,48% en 2019. Officieusement, LR souhaite surtout faire mieux que Marion Maréchal "pour montrer que l'aventure Zemmour est finie", confiait un cadre du parti à franceinfo.
Manon Aubry, pour La France insoumise
C'est Manon Aubry elle-même qui a annoncé être la cheffe de file de La France insoumise (LFI) aux prochaines élections européennes lors dans un entretien à 20 Minutes publié fin janvier. L'eurodéputée de 34 ans, qui est coprésidente du groupe de la gauche radicale au Parlement européen, avait récolté 6,31% des suffrages en 2019. La France insoumise a longtemps plaidé pour la création d'une liste commune à gauche en vue des élections européennes. En vain. En cause, les divergences des partis de gauche sur l'Europe, LFI étant largement plus méfiante vis-à-vis de l'Union européenne que le PS ou EELV. Manon Aubry défendait ainsi dans 20 Minutes une "rupture claire avec l'Europe libérale", estimant que l'UE "reste droguée au libre-échange, l'austérité et la marchandisation de tout".
Raphaël Glucksmann, pour le Parti socialiste
Le cofondateur du mouvement Place publique, eurodéputé sortant, s'est officiellement lancé en septembre dans la course aux européennes. Raphaël Glucksmann, qui était à la tête d'une liste réunissant le Parti socialiste (PS), Nouvelle Donne et le Parti radical de gauche en 2019, rassemblera à nouveau les sociaux-démocrates derrière lui. Après des mois de discussions, Place Publique et le PS ont finalement validé leur alliance dimanche 25 février, rapportait le parti à la rose sur X. L'eurodéputé, compagnon de la journaliste Léa Salamé, s'est fait notamment connaître pour son engagement sur les questions liées aux droits humains, plus particulièrement au traitement des Ouïghours par la Chine. Coqueluche des médias depuis le début, il devra faire mieux que les 6,19% récoltés par sa liste en 2019.
Léon Deffontaines, pour le Parti communiste français
C'est un inconnu du grand public de 27 ans que le Parti communiste français (PCF) a désigné début novembre pour mener sa liste autonome, hors du cadre de la Nupes. Ancien patron des jeunes communistes, Léon Deffontaines était l'un des porte-parole de Fabien Roussel lors de la campagne présidentielle de 2022. Originaire d'Amiens (Somme), celui qui espère marcher dans les pas de "son mentor" a promis sur le réseau social X d'"aller à la reconquête de l'électorat populaire". Le candidat communiste aura comme objectif de dépasser le seuil des 5%, alors que le PCF n'avait récolté que 2,49% des suffrages en 2019.
Hélène Thouy, pour le Parti animaliste
Comme en 2019, c'est Hélène Thouy, coprésidente du Parti animaliste, qui conduira une liste autonome lors des élections européennes. Agée de 40 ans, l'avocate bordelaise avait réuni 2,16% des suffrages en 2019. Cette fois, la formation politique qui défend les droits des animaux vise les 5% et au moins trois sièges d'eurodéputés, selon Ouest-France. "Cela nous semble atteignable", estimait Catherine Hélayel, la coprésidente du parti, auprès du quotidien régional en octobre.
Marion Maréchal, pour Reconquête
La nièce de Marine Le Pen représentera le parti d'Eric Zemmour lors du scrutin de juin. L'ancienne députée Front national, parti qu'elle a quitté en 2017 avant de rejoindre Reconquête en 2022, a été désignée comme cheffe de file en septembre. A 34 ans, Marion Maréchal portera la ligne anti-européenne et souverainiste défendue par le programme d'Eric Zemmour, qui veut notamment "reprendre le contrôle des frontières" et instaurer la "supériorité du droit français" sur le droit de l'UE. Elle devra dépasser la barre des 5%, sans quoi son parti se retrouverait sans eurodéputé.
Nathalie Arthaud, pour Lutte ouvrière
C'est la quatrième fois que la porte-parole de Lutte ouvrière (LO) portera les couleurs du parti d'extrême gauche aux élections européennes. Candidate malheureuse aux élections présidentielles de 2012, 2017 et 2022, la trotskiste de 53 ans a annoncé à l'AFP début octobre qu'elle serait cheffe de file aux européennes, accompagnée par Jean-Pierre Mercier, le deuxième porte-parole de LO. Elle n'avait récolté que 0,78% des voix en 2019. Alors que LO estime que l'Union européenne a été créée pour "régler les petites et grandes affaires de la classe capitaliste", le parti ne se prononce pas pour un Frexit, qualifié de "diversion".
D'autres candidats en lice
Plusieurs formations politiques plus confidentielles se sont lancées officiellement dans la course. Le président de l'Union populaire républicaine, François Asselineau, a annoncé en décembre son intention de mener une liste du parti souverainiste. L'UPR, qui milite pour une sortie de la France de l'UE, avait obtenu 1,2% des suffrages en 2019. C'est le cas du parti Les Patriotes, dont le président et ancien membre du FN Florian Philippot sera la tête de liste. Il avait recueilli 0,65% des suffrages en 2019. De son côté, le maire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Jean-Christophe Fromantin, a annoncé au Figaro son intention de mener une liste composée d'élus locaux. Le conservateur, un temps passé par l'UDI, veut redonner du pouvoir aux collectivités locales et faire entendre leur voix dans l'UE. Le patron du Parti radical de gauche, Guillaume Lacroix, a présenté une liste commune avec quatre petites formations politiques (le parti régionaliste Regions et peuples solidaires, le Mouvement des progressistes, le mouvement des Citoyens, le Collectif des sociaux démocrates conservateurs et Volt France).
Le patron de la fédération des chasseurs, Willy Schraen, a annoncé la constitution d'une liste Alliance rurale le 5 décembre à Paris, rapporte Le Point. Il n'a pas encore précisé sa position sur cette future liste. Le Parti pirate, qui avait récolté 0,13% des voix en 2019, sera représenté par la conseillère municipale de Strasbourg (Bas-Rhin) Caroline Zorn, rapporte Rue89. Candidat malheureux à la primaire écologiste en 2022, Jean-Marc Governatori a annoncé à Midi libre en août qu'il serait tête de liste de son parti Ecologie au centre pour les européennes. Enfin, le parti pan-européen Volt a choisi le Lillois Sven Franck comme tête de liste.
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