Reportage "Parfois, il faut faire des petits pas de côté" : en pleine campagne pour les élections européennes, des actions militantes des écologistes peinent à convaincre

Distancée dans les sondages par un autre candidat de gauche, Raphaël Glucksmann, l'écologiste Marie Toussaint multiplie les actions militantes, comme ce jour-là, dans un supermarché parisien.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Marie Toussaint, candidate Les Ecologistes aux élections européennes de 2024, lors d'une opération militante dans un supermarché parisien. (VICTORIA KOUSSA / FRANCEINFO)

À l'abri des regards, dans une rue parallèle à un supermarché parisien, des militants écologistes se répartissent des étiquettes à coller dans les rayons d'un supermarché parisien. C'est l'une des opérations menées par Marie Toussaint et son équipe. La campagne vient de débuter et la candidate écologiste est déjà sous pression : dans les sondages, elle tourne autour de 7% tandis que le candidat PS-Place Publique Raphaël Glucksmann atteint entre 11 et 13% des intentions de vote. La pression est d'autant plus grande que les Verts avaient créé la surprise il y a cinq ans, obtenant 13,4% des voix pour Yannick Jadot.

Cette fois, il s'agit d'alerter sur le danger des polluants éternels, les PFAS, que l'on trouve partout. Entourée d'un groupe - pas très discret -, elle avance vers le rayon habillement du magasin. Et se penche notamment sur les jeans. "On a des produits de consommation courante qui contiennent des PFAS. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce n'est pas réglementé, explique la candidate. Parce que nous n'avons pas interdit l'utilisation des PFAS sur notre territoire, ni restreint les importations de produits qui contiennent des produits toxiques. Ils peuvent affecter la fertilité, surtout là où ils sont situés, et provoquer des cancers", dénonce Marie Toussaint.

Quelques collages plus tard, l'équipe se dirige vers le rayon des produits ménagers. Ici, "on achète en fait des produits qui vont nous rendre malade ! C'est ça la réalité aujourd'hui", assure la tête de liste écologiste.

L'opération ne séduit pas

Tout s'arrête au bout de cinq minutes, quand le responsable arrive. Sans autorisation, évidemment, la direction met fin à l'opération. Marie Toussaint s'en va… Le vigile, lui, s'emporte : "Si vous voulez faire de la propagande, choisissez un sujet et allez débattre ! Mais ne venez pas dans le magasin de quelqu'un pour coller ce que vous voulez."

Pour Dominique, une cliente, ce genre d'action dessert les écologistes. "Moi, ça m'énerve plus qu'autre chose, dit-elle. Ça me fait l'effet inverse." Mais, à la sortie, les écolos font mine d'être satisfaits. L'adjoint à la maire de Paris, David Belliard, salue le courage de sa candidate : "Quand vous souhaitez changer les choses, parfois, il faut faire des petits pas de côté, de manière pacifique."

"On est présents dans les institutions, on est présents dans la rue, et parfois, quand il le faut, on est présents pour des opérations de désobéissance civile."

David Belliard

à franceinfo


Ces opérations, "ça fait partie de notre doctrine, de notre ADN", ajoute David Belliard. Marie Toussaint compte continuer ces actions pour mettre en scène à chaque fois des mesures de son programme.

Elections européennes : quand des actions militantes des écologistes peinent à convaincre. Le reportage de Victoria Koussa

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.