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Le maintien au second tour, "c'est une décision que nous désapprouvons" : en Paca, l'EELV Jean-Laurent Félizia sous pression de ses colistiers

Les ténors de la gauche appellent la tête de liste écologiste en Paca à se retirer alors que le candidat RN Thierry Mariani est arrivé en tête au premier tour, devant le LR Renaud Muselier. Au niveau local, la pression est forte, notamment chez ses colistiers.

Article rédigé par Olivier Martocq
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La tête de liste d'union de la gauche en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Jean-Laurent Felizia, lors d'une conférence de presse à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 22 mai 2021.  (NICOLAS TUCAT / AFP)

Jean-Laurent Félizia, tête d'une liste d'union gauche-écologistes au premier tour des élections régionale, n'est pas un poids lourd de la politique locale. Jusqu'à sa désignation surprise par EELV pour torpiller la candidature d'Olivia Fortin, à l'origine du Printemps marseillais, personne ne le connaissait. C'est ce qui explique le peu de prise des états-majors sur lui et sa position réaffirmée dans tous les médias lundi 21 juin, alors que les ténors des formations de gauche appellent la tête de liste écologiste en Paca à se retirer alors que le candidat RN Thierry Mariani est en tête devant le LR Renaud Muselier.

"Je n'ai pas du tout de pression sur les épaules, affirme-t-il. Imaginez-vous depuis 2015, ces femmes et ces hommes qui ont été abandonnés en rase campagne pendant ces six ans de mandat : aujourd'hui on devrait leur dire que c'était encore pour 'de faux' ?"

"On devrait leur dire : 'Vous vous êtes déplacés, vous avez cru dans un projet porté par les écologistes et la gauche ? Et allez hop, on se rhabille et on rentre au vestiaire' ?"

Jean-Laurent Félizia

à franceinfo

Ses colistiers les plus proches, élus comme lui dans le Var, lui demandent pourtant de jeter l'éponge. À l'image d'Antony Gonçalvès, chef de file des communistes, invité de France Bleu Provence lundi matin. "C'est une décision que nous désapprouvons, prévient-il. Nous ne soutiendrons pas une campagne qui pourrait conduire à l'élection du Rassemblement national à la tête du Conseil régional. Il faut savoir prioriser les urgences et l'urgence aujourd'hui est d'empêcher par tous les moyens que le Conseil régional Paca tombe dans les mains de Thierry Mariani."

Alexandre Latz, cinquième sur la liste et représentant du mouvement Place publique, va plus loin et lui demande de retirer son nom pour le second tour. "Moi, indique ce dernier, je demande qu'on ne dépose pas cette liste : je n'ai pas été consulté de l'avis pris par la tête de liste, comme beaucoup, beaucoup de colistiers." "D'où la nécessité de prendre la parole publiquement, poursuit-il, et penser en priorité, et c'est la boussole, à toutes les personnes qui subiront les politiques de l'extrême droite pendant six ans. Il peut imposer la même liste au deuxième tour. Moi, en tout cas, je veux pas y figurer."

Félizia est le seul maître du jeu

En fait, les autres candidats n'ont pas la main. La réalité, selon le Code électoral, est que le seul maître du jeu est bien la tête de liste. C'est Jean-Laurent Félizia qui signera donc ou pas le dépôt en préfecture avant 18 heures. Et même sans leur consentement, il peut afficher les mêmes noms qu'au premier tour. Le seul risque qu'il prend alors est financier : si la liste ne dépasse pas les 5%, il devra assumer les frais de campagne qui ne seront pas remboursés, soit 800 000 euros.

Paca : Félizia face à ses co-listiers - Reportage d'Olivier Martocq

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