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Élections régionales en Paca : Jean-Laurent Félizia confirme son maintien au second tour

"Je ne reculerai pas", a déclaré l'écologiste Jean-Laurent Félizia, qui menait une liste d'union de la gauche, en Paca, ce lundi sur franceinfo. C'est la seule région où le RN est arrivé en tête au premier tour. 

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Laurent Felizia, tête de liste du Rassemblement écologique et social en Provence-Alpes-Côte d'Azur, à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 15 juin 2021 (NICOLAS TUCAT / AFP)

La liste emmenée par Jean-Laurent Félizia a obtenu 15% des suffrages, arrivant en troisème position derrière le sortant Renaud Muselier (33%) et le RN Thierry Mariani (35,5%), lors du premier tour des élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur dimanche 20 juin.

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Malgré la possibilité d'une victoire du candidat du Rassemblement national, malgré également les propos des responsables politiques nationaux qui l'appellent à se retirer, Jean-Laurent Félizia persiste, lundi 21 juin sur franceinfo : il veut se maintenir au second tour. "Le sursaut républicain vaut mieux qu'un front républicain qui efface les écologistes et la gauche de tout le paysage politique régional", justifie-t-il.

franceinfo : Europe Ecologie-les Verts vous a retiré son soutien dans la nuit. Est-ce que ça vous fait changer d'avis, allez-vous vous désister pour le second tour ?

Jean-Laurent Félizia : D'abord, ce n'est pas moi l'arbitre de ce second tour, ce sont les électrices et les électeurs. On voudrait me donner beaucoup d'importance. En fait, la démocratie mérite mieux que je passe pour ce héros, ce résistant ou je ne sais quoi. En 2010, Michel Vauzelle gagnait cette élection en triangulaire avec 750 000 voix, et vous voudriez que je dise aux presque 200 000 voix qui nous ont apporté leur suffrage au premier tour circulez il n'y a rien à voir ? Je crois qu'il faut arrêter d'infantiliser ou de culpabiliser les femmes et les hommes de toute une région ou de tout un pays et mettre tous leurs idéaux à la poubelle. C'est ça que je veux défendre aujourd'hui.

Christophe Castaner parle de "faute politique" si vous vous maintenez.

Je laisse Christophe Castaner avec les propos qu'il tient, ses jugements à mon égard. Je garde la tête froide et surtout mes pieds droit dans mes bottes pour avancer et faire évoluer ce projet politique de rassemblement écologique et social.
J'invite les partis politiques qui, depuis leurs quartiers généraux parlent de politique, à venir voir à quel niveau de dégradation se trouvent les services publics, à quel point la transition écologique face au climat qui se dérègle n'a pas été amorcée. Moi, je dois faire face aussi à ces préoccupations et pas forcément à des préoccupations trop théoriques.
La leçon que je tire de ce scrutin effectivement la faible mobilisation, un scrutin qui de fait est tronqué, le faible écart qu'il reste entre Thierry Mariani et Renaud Muselier par rapport aux sondages qui ont fait la nique à ce scrutin pendant des semaines et qui ont sans doute alimenté toute forme de polémique préalable au vrai résultat. Je m'en tiens là aujourd'hui, je ne reculerai pas devant cette nécessité.

Mais vous avez très peu de chances de l'emporter. Pourquoi vous maintenir à tout prix au second tour ?

Pour représenter des femmes et des hommes qui ne veulent pas du Front national, qui ne souhaitent pas que la politique de Renaud Muselier puisse avoir un blanc-seing pour agir en région puisqu'on voit bien que ce n'est pas lui qui a fait reculer le Rassemblement national qui a évolué dans cette région. Je ne dis pas "tant pis pour le front républicain", je pense que le sursaut républicain vaut mieux qu'un front républicain, qui efface les écologistes et la gauche de tout le paysage politique régional.

Vous ne changerez pas d'avis ?

Je le dois par honneur. D'abord à l'équipe qui, autour de moi, a construit ce rassemblement écologique et social et qui va faire autre chose que porter une liste sur ce territoire et aux électrices et électeurs. Près de 200 000 voix, ce n'est pas juste une assemblée générale de kermesse, ce sont des gens en Paca qui ont fait confiance à ce projet et qui y croient, comme j'y crois encore.

L'interview de Jean-Laurent Félizia au micro d'Agathe Mahuet

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