"Conseil national de la refondation" : "Monsieur Macron fait croire qu'il va mettre en place un bidule et écouter les Français", fustige Alexis Corbière
Le député insoumis de Seine-Saint-Denis juge qu'il s'agit d'un "conseil national de la manipulation" et critique le présidentialisme d'Emmanuel Macron, alors que celui-ci estime qu'"aucun parti politique ne peut imposer un nom au Président".
"Monsieur Macron sent le danger, iI fait croire qu'il va mettre en place un bidule et écouter les Français", a réagi samedi 4 juin sur franceinfo Alexis Corbière, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis. Dans une interview à la presse régionale Emmanuel Macron fait quelques annonces, à un peu plus d'une semaine du 1er tour des législatives. Il annonce notamment une entrée en vigueur de la réforme des retraites dès l'été 2023 ou la création d'un "Conseil national de la refondation". "C'est un conseil national de la manipulation", a attaqué le député insoumis.
franceinfo : Emmanuel Macron veut mettre en place un "Conseil national de la refondation". Est-ce une bonne chose ?
Alexis Corbière : C'est un Conseil national de la manipulation, c'est ridicule. Il a mis en place une Convention citoyenne sur le climat qu'il n'a même pas respectée. Monsieur Macron sent le danger. Nous sommes en tête dans les sondages. Il fait une longue interview extrêmement bavarde où il ne dit pas grand-chose et il fait croire qu'il va mettre en place un bidule dans lequel le Macron n°1, autoritaire, qui n'a pas écouté les Français, va cette fois les écouter. Cela ne marche pas comme ça.
La réforme des retraites "entrera en vigueur dès l'été 2023", a déclaré Emmanuel Macron. Qu'en pensez-vous ?
Il n'y aura pas cette retraite, il ne la faut pas. Cela montre bien qu'il ne veut pas concerter puisqu'il a déjà le calendrier en tête. Je rappelle que cette réforme, tout le monde est contre. On voit bien qu'il ne veut écouter personne. Le Conseil d'orientation des retraites, le COR, considère que nous n'avons pas besoin de mettre en place cette réforme, que les retraites sont financées.
Emmanuel Macron déclare qu'aucun parti politique ne peut imposer un nom au président, même un parti qui gagnerait les législatives. Qu'en pensez-vous ?
C'est inquiétant, il a un problème avec la démocratie. Aucun président de la République ne peut imposer à 577 députés un Premier ministre que les députés ne veulent pas. Il a une vision autoritaire, donc monsieur Macron est inquiétant quand il dit ça.
"Que compte-t-il faire ? Imposer un Premier ministre à une majorité ? Je ne comprends pas à quoi joue Emmanuel Macron, si ce n'est un présidentialisme totalement débridé, presque ridicule, contraire selon moi à l'esprit de la démocratie ou à celui de nos institutions."
Alexis Corbièreà franceinfo
Il n'a pas le droit. Il ne peut pas imposer un de ses amis ou autre chose que l'accord que nous avons. François Mitterrand, battu en 86, a nommé Jacques Chirac, chef de l'opposition, parce que Mitterrand était démocrate. Pourquoi Macron aurait une silhouette nouvelle de quelqu'un qui quoi qu'il arrive continue à être chef ? Non, 577 députés c'est plus fort qu'un seul homme. J'invite les électeurs à sanctionner cela clairement.
Le président s'attaque aussi au programme de la Nupes. Que lui répondez-vous ?
On peut discuter. Il ne faut pas taxer les profits ? C'est le désaccord majeur que j'ai avec Emmanuel Macron. C'est sûr qu'avec lui les fortunes s'accumulent comme jamais. Après le quinquennat d'Emmanuel Macron les 5 fortunes les plus riches possèdent autant que 40% de la population la plus pauvre, que 27 millions de gens. Donc, oui, il faut taxer. Dans le programme de la Nupes, on taxera les plus grandes fortunes pour redistribuer les richesses pour avoir de meilleures écoles, des services publics performants. On va interdire des choses.
"Emmanuel Macron n'interdit rien, laisse faire le marché, ne taxe rien et laisse s'accumuler les richesses. Il y a le programme laxiste de Macron et il y a celui de Mélenchon. Macron joue l'épouvantail à moineaux mais les Français ne sont pas des imbéciles et ils ont compris."
Alexis Corbièreà franceinfo
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