Jean-Luc Mélenchon accuse Emmanuel Macron de "dissoudre la réalité du vote" en appelant les oppositions au compromis
Le leader de La France insoumise a de nouveau appelé la Première ministre Elisabeth Borne à "solliciter la confiance de l'Assemblée", au sein de laquelle Emmanuel Macron a perdu sa majorité parlementaire à l'issue des élections législatives.
Ce qu'il faut savoir
Jean-Luc Mélenchon a qualifié d'"absolument vain" l'appel au compromis passé par Emmanuel Macron lors de son allocution, mercredi 22 juin. Selon le leader de La France insoumise, cette demande revient à "essayer de dissoudre la réalité du vote" des élections législatives, qui ont retiré la majorité absolue au camp présidentiel. Le président a été "élu en avril parce qu'une majorité ne voulait pas que l'extrême droite préside notre République" mais il n'a pas reçu un "mandat clair" du pays, a martelé Jean-Luc Mélenchon, qui a de nouveau appelé la Première ministre Elisabeth Borne à "se présenter devant l'Assemblée nationale, présenter un programme d'action et solliciter la confiance de l'Assemblée". Ce direct est maintenant terminé.
Yaël Braun-Pivet choisie par la majorité présidentielle pour candidater à la présidence de l'Assemblée nationale. L'actuelle ministre des Outre-mer et députée des Yvelines pourrait être la première femme à occuper ce poste. Elle a été choisie lors d'un premier scrutin organisé parmi les députés de Renaissance (ex-LREM), du MoDem et de Horizons avec 105 voix, contre 85 voix pour Roland Lescure. Chaque groupe parlementaire peut présenter un candidat au perchoir, mais c'est habituellement le candidat du groupe majoritaire qui l'emporte.
Emmanuel Macron écarte l'idée d'un gouvernement d'union nationale et appelle les autres partis à dire "jusqu'où ils sont prêts à aller" pour coopérer. Privé de sa majorité absolue à l'Assemblée nationale, le président a reconnu lors d'une courte allocution le besoin d'"apprendre à gouverner et légiférer différemment". Jugeant l'hypothèse d'un gouvernement d'union nationale "pas justifiée à ce jour", il a appelé les partis d'opposition à "dire en toute transparence jusqu'où ils sont prêts à aller" pour "bâtir des compromis" avec la majorité présidentielle.
Les présidents de groupes élus les uns après les autres. Elle partait grande favorite : la députée des Yvelines Aurore Bergé a été élue à la tête du groupe parlementaire Renaissance (ex-LREM). Le député d'Eure-et-Loir, Olivier Marleix, a lui été choisi à la tête du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale. Jean-Paul Mattei, 68 ans, proche de François Bayrou et implanté dans son ancienne circonscription des Pyrénées-Atlantiques, a pour sa part été élu patron des députés MoDem. Quant à André Chassaigne, il a été reconduit à 71 ans à la tête du groupe de la Gauche démocrate et républicaine à l'Assemblée nationale, qui compte 12 communistes et six élus ultramarins.
Emmanuel Macron a échangé avec l'élu LFI Adrien Quatennens. Le numéro deux de La France insoumise a averti mercredi que son parti n'était "candidat à aucune combine ou à aucune participation à un gouvernement avec le président de la République". Adrien Quatennens a aussi affirmé avoir questionné le président de la République sur les déclarations récentes de figures de la majorité, renvoyant dos à dos La France insoumise et le Rassemblement national. Selon le député LFI, Emmanuel Macron a confirmé qu'il plaçait La France insoumise "dans le champ républicain".
Plusieurs partis répètent leur opposition à un gouvernement d'union avec Renaissance. Interrogé par Emmanuel Macron pour savoir "si un gouvernement d'union nationale était une solution", Fabien Roussel affirme avoir "dit non". "J'ai tout de suite dit au président : 'il y a un tel climat de défiance à votre encontre que ce n'est pas envisageable'", a déclaré le leader du PCF mardi soir. Invité sur France Inter, le président des Républicains, Christian Jacob, a également répondu : "Ceux qui nous ont fait confiance ne nous ont pas élus pour être dans le gouvernement d'Emmanuel Macron".