Législatives 2022 : photo officielle, remaniement, discours de politique générale... Que va-t-il se passer après le second tour du scrutin ?
Les 577 députés de la nouvelle Assemblée nationale ne seront en vacances qu'en août. D'ici là, leur agenda est déjà bien chargé, avec de premiers textes à voter et des commissions à former.
Le second quinquennat d'Emmanuel Macron commence véritablement maintenant. Après une longue période de campagne pour les élections législatives, les Français n'ont accordé dimanche 19 juin qu'une majorité relative au chef de l'Etat. Ce dernier va devoir manœuvrer politiquement pour mener à bien les réformes qu'il a défendues au printemps.
>> Législatives 2022 : réactions, analyses... Suivez toute l'actualité politique dans notre direct
S'ouvre désormais une nouvelle séquence politique, où vont se succéder l'installation des députés dans l'hémicycle, la constitution des différentes commissions de l'Assemblée nationale, la très probable ouverture d'une session extraordinaire du Parlement et un remaniement gouvernemental.
>> Découvrez les résultats de votre circonscription sur notre carte
Franceinfo revient sur ce calendrier estival dense pour l'exécutif, la majorité et l'opposition.
Dès lundi : les députés s'installent à l'Assemblée
Les cinq députés élus au premier tour ont eu la primeur de découvrir ou redécouvrir l'Assemblée nationale avant le second tour, mais pour la quasi-totalité des nouveaux députés, c'est à partir de lundi que les portes du Palais-Bourbon s'ouvrent. Les parlementaires élus dimanche pourront se familiariser avec les lieux et réaliser des "opérations administratives", comme leur photo officielle, lors des "journées d'accueil", du lundi 20 au vendredi 24 juin, de 8h30 à 19h30.
Fin juin ou début juillet : le gouvernement est remanié
L'exécutif va immanquablement changer de visage dans les semaines à venir. Tout d'abord, les membres du gouvernement qui se sont inclinés au second tour des législatives, dimanche, vont devoir quitter le gouvernement, selon la règle édictée par Emmanuel Macron. Ainsi, Amélie de Montchalin est contrainte d'abandonner le ministère de la Transition écologique, tout comme Justine Bénin à la Mer, alors que Brigitte Bourguignon doit faire ses cartons à la Santé. D'autres personnalités les remplaceront dans les jours à venir.
Par ailleurs, de nouveaux portefeuilles composeront le prochain gouvernement d'Elisabeth Borne, si celle-ci est confirmée à Matignon. "L'équipe gouvernementale sera complétée après les législatives", avait assuré début juin la future ex-ministre Amélie de Montchalin à France 2, en référence au Logement, aux Transports ou à la Ruralité, autant de domaines qui ne sont pas pris en charge par des secrétaires d'Etat distincts. Ces nominations seront techniquement précédées de la démission du gouvernement actuel.
Mardi 28 juin : le président de l'Assemblée est élu
Richard Ferrand, battu dans la 6e circonscription du Finistère, ne pourra plus siéger au perchoir de l'hémicycle. Ce très proche d'Emmanuel Macron occupait le poste de président de l'Assemblée nationale, une fonction cruciale, depuis septembre 2018.
L'élection du nouveau ou de la nouvelle présidente aura lieu au scrutin secret, lors de la première séance publique de l'Assemblée nationale, mardi 28 juin, dès 15 heures. Si la majorité absolue des suffrages exprimés n'a pas été obtenue aux deux premiers tours de scrutin, au troisième tour, la majorité relative suffit. En cas d'égalité de suffrages, le plus âgé est élu.
En fin d'après-midi, les différents groupes parlementaires remettront au secrétariat général du nouveau président leurs "déclarations politiques". C'est ce qui formalise la majorité et l'opposition au Palais-Bourbon.
Mercredi 29 et jeudi 30 juin : les huit commissions sont formées
L'Assemblée nationale connaît ensuite deux jours cruciaux, avec notamment la nomination des 22 membres du bureau de l'Assemblée nationale. Surtout, les députés procéderont à la formation des huit commissions permanentes : affaires culturelles et éducation ; affaires économiques ; affaires étrangères ; affaires sociales ; défense nationale et forces armées ; développement durable et aménagement du territoire ; finances, économie générale et contrôle budgétaire ; lois constitutionnelles, législation et administration générale de la République.
La prestigieuse commission des finances devrait donner lieu à un bras de fer entre la majorité Ensemble !, les formations qui composent la Nupes, LR et le RN. Alors que la présidence de cette commission revient à un groupe d'opposition, selon le règlement de l'Assemblée nationale, la bataille devrait faire rage entre ces diverses forces politiques.
Début juillet : le Premier ministre prononce sa déclaration de politique générale
Devant les députés fraîchement élus, le ou la Première ministre doit prononcer dans les premiers jours de juillet une déclaration de politique générale, qui correspond à un programme de gouvernement. Même s'il n'est pas obligatoire, un vote de confiance est généralement organisé après cette prise de parole, pour donner une légitimité à celui ou celle qui vient de s'installer à Matignon.
Début juillet : les mesures pour le pouvoir d'achat sont présentées
C'est le premier texte majeur du second quinquennat d'Emmanuel Macron : le gouvernement va détailler au début de l'été ses mesures pour renforcer le pouvoir d'achat des Français face à l'inflation. Cette présentation ne pourrait intervenir que le mercredi 6 juillet, comme l'a déclaré la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, mardi 14 juin.
Juillet : une session extraordinaire du Parlement est organisée ?
A l'Assemblée nationale, les sessions extraordinaires sont de plus en plus courantes. L'été 2022 ne devrait pas échapper à la règle, alors qu'Emmanuel Macron veut faire voter les textes sur le pouvoir d'achat très rapidement. En juillet, lors de cette très probable session extraordinaire du Parlement, un projet de loi sanitaire relatif aux "mesures de freinage" face au Covid-19 pourrait également faire partie des dossiers à traiter. Les députés devraient ensuite être en vacances au mois d'août.
A une date inconnue : le Conseil national de la refondation sera lancé
Emmanuel Macron l'avait annoncé début juin comme l'un des premiers chantiers de son nouveau mandat : le chef de l'Etat devait lancer dans la foulée des législatives un Conseil national de la refondation (CNR). "Ce sera l'instance dans laquelle nous ferons vivre nos réformes. La première sera le pouvoir d'achat", a-t-il précisé à la presse régionale, début juin. Alors qu'une première réunion entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne devait avoir lieu mercredi 22 juin, le rendez-vous a été reporté, a fait savoir à franceinfo l'entourage du président. Aucune nouvelle date n'a encore été fixée pour le lancement de cette instance.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.