Législatives 2024 : Emmanuel Macron fustige "des choses ubuesques" comme "aller changer de sexe en mairie" et suscite l'indignation à gauche

Le président de la République a attaqué les propositions du Nouveau Front populaire, dénonçant également un "programme totalement immigrationniste".
Article rédigé par franceinfo
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Le président de la République, Emmanuel Macron, assiste à des commémorations de l'appel du 18-Juin, sur l'île de Sein (Finistère), le 18 juin 2024. (AFP)

Le président de la République tire à boulets rouges sur le programme du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national. En marge d'un déplacement à l'île de Sein (Finistère), mardi 18 juin, Emmanuel Macron a fustigé leurs propositions pour les législatives, citant plusieurs mesures. Parmi elles, une proposition "ubuesque" du Nouveau Front populaire, permettant d'"aller changer de sexe en mairie".

Les propos du président de la République, relayés par BFMTV, ont suscité l'indignation de l'alliance de gauche, ainsi que d'associations, qui lui ont répondu sur les réseaux sociaux. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur X une "moquerie" du chef de l'Etat, rappelant que la possibilité du changement de genre officiel "existe déjà dans la loi". Pour "changer l'indication du sexe sur les actes d'état civil", il faut ainsi "démontrer que le sexe indiqué sur votre état civil ne correspond pas à celui de votre vie sociale (identité de genre)", détaille le site service-public.fr, expliquant les démarches à accomplir et notamment une demande "auprès du tribunal".

"Passer devant un tribunal, pour obtenir la clémence de juges qui projettent sur nous leurs stéréotypes pour déterminer qui nous sommes, c'est humiliant et dégradant", a déclaré sur X la maire transgenre de Tilloy-lez-Marchiennes (Nord), Marie Cau.

"Ne tombez pas dans les poncifs d'extrême droite et défendez les valeurs de la république : liberté, égalité et fraternité", a demandé l'élue au président de la République.

Une stratégie visant à "instrumentaliser les minorités"

"L’autodétermination des personnes trans (...), c’est la condition de la liberté, de l’égalité, et de l’absence de discriminations", a insisté la sénatrice écologiste Mélanie Vogel sur X, tandis que, pour le député LFI François Ruffin, "Macron a choisi son camp. Pour lui, mieux vaut le national autoritaire que le Front populaire". "Cette manière de flatter les réactionnaires est insupportable", a réagi la secrétaire nationale des Ecologistes - EELV, Marine Tondelier. 

Pour la présidente et porte-parole de SOS Homophobie, Julia Torlet, la "stratégie" du président de la République "est donc claire : instrumentaliser les minorités dans la course au pouvoir", a-t-elle réagi sur X.

Au cours de ces échanges tenus en marge des commémorations de l'appel du 18-Juin, le chef de l'Etat a par ailleurs estimé que l'alliance des partis de gauche proposait également "d'abolir toutes les lois qui permettent de contrôler l'immigration". "Ce n'est pas un programme social-démocrate (...) c'est un programme totalement immigrationniste", a-t-il déclaré, tout en accusant le Rassemblement national de "proposer des choses qui peut-être font plaisir aux gens.... Mais enfin, c'est 100 milliards par an", ajoute-t-il, accusant l'extrême droite notamment de "[raser] gratis sur l'énergie". 

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