Législatives : François Bayrou juge "extrêmement graves" les propos de Marine Le Pen sur le titre "honorifique" de chef des armées du président

La députée sortante du Rassemblement national a assuré dans une interview que le chef des armées n'était qu'"un titre honorifique" pour le président de la République. Le président du MoDem estime que la leader d'extrême droite "met en cause profondément la Constitution".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Laurent Wauquiez (LR), François Bayrou (MoDem), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Marine Le Pen (RN) et Olivier Faure (PS), le 20 mars 2019, à Paris. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

François Bayrou tacle Marine Le Pen. La députée sortante du Rassemblement national a estimé mercredi 26 juin dans une interview au Télégramme que le titre de "chef des armées" octroyé à Emmanuel Macron en sa qualité de président de la République était "honorifique". Une phrase qui a fait tiquer le président du MoDem sur Europe 1 et CNews qui la juge "extrêmement grave".

"Si vous prétendez que celui qui nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat, celui qui préside les conseils de défense, celui dont la Constitution dit en toutes lettres qu'il est le chef des armées, si vous prétendez que ce n'est pas vrai, que ce seraient des titres pour faire joli, alors vous mettez en cause profondément la Constitution", a affirmé François Bayrou. Il a rappelé que la Constitution préservait "la démocratie : pouvoir vivre ensemble avec des opinions différentes et même divergentes et même opposées parce que nous avons une règle du jeu qui s'impose à tout le monde".

Une déclaration nuancée par Marine Le Pen

Marine Le Pen a toutefois semblé nuancer cette déclaration jeudi en évoquant sur le réseau social X "le domaine réservé du président de la République" tout en reconnaissant, en même temps, des compétences au Premier ministre dans ces domaines sensibles que sont la politique étrangère et la défense. "Sans remettre en cause le domaine réservé du président de la République, en matière d'envoi de troupes à l'étranger, le Premier ministre a, par le contrôle budgétaire, le moyen de s'y opposer. Jordan Bardella était donc fondé à rappeler qu'il est opposé à l'envoi de militaires français en Ukraine", a-t-elle écrit.

Dans la foulée de ce message, elle a également répondu à François Bayrou, "qui a choisi l'outrance sur le tard", en prenant l'exemple de Lionel Jospin, qui, lorsqu'il était Premier ministre en décembre 1999, "s'était opposé à la volonté du chef de l'Etat d'envoyer des troupes en Côte d'Ivoire au moment du putsch du général Guéï".

De son côté, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a fait une mise au point dans un message posté sur X jeudi : le président est "le chef des armées" et "la constitution n'est pas honorifique". "Dans les domaines essentiels de la politique extérieure et de la sécurité nationale, il est tenu à une action directe, puisqu'en vertu de la Constitution, il négocie et conclut les traités, puisqu'il est le chef des armées, puisqu'il préside à la défense", a-t-il écrit sur le réseau social.  

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