Législatives : La République en marche recueille 32% des voix au premier tour et obtiendrait entre 415 et 455 sièges au second, selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria
Le parti d'Emmanuel Macron remporte largement le premier tour des législatives. Il s'achemine vers une majorité absolue au second tour.
C'est un nouveau pari qu'Emmanuel Macron est en passe de remporter. Son parti, La République en marche (LREM), recueille 32% des voix au premier tour des élections législatives du dimanche 11 juin, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France*.
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Il pourrait obtenir entre 415 et 455 sièges dans une semaine. Le président devrait donc bénéficier d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale si le second tour confirme ces résultats.
Quel était l'objectif ?
Emmanuel Macron cherche à obtenir une majorité absolue, il l'a répété à maintes reprises. Il en a besoin pour faire passer ses réformes, notamment les plus difficiles comme celle du Code du travail. Le dernier sondage avant l'élection d'Ipsos/Sopra Steria, publié le 9 juin, créditait La République en marche et son allié, le MoDem, de 31,5% des suffrages, loin devant les autres formations politiques. Les projections en sièges offraient alors une large majorité au parti d'Emmanuel Macron, avec 397 à 427 sièges, bien au-delà de la majorité absolue (289).
Quel est le score obtenu ?
La République en marche obtient 32% des voix au premier tour, largement en tête devant les autres partis politiques. A titre de comparaison, Emmanuel Macron avait obtenu 24,01% des voix au premier tour de l'élection présidentielle.
Où sont enregistrés les meilleurs scores ?
Retrouvez la carte des résultats par circonscriptions mise à jour en temps réel.
Quels résultats obtiennent les personnalités du mouvement ?
Six ministres du gouvernement d'Edouard Philippe ont mis leur portefeuille en jeu à l'occasion de ce scrutin. Tous obtiennent des scores confortables au premier tour. Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, obtient plus de 44% des voix dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence. Bruno Le Maire recueille 44,46% des suffrages dans sa 1e circonscription de l'Eure. Le secrétaire d'Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, réalise une bonne performance à Paris, où il recueille 37% des voix selon des résultats partiels et élimine le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.
Même plombés par les affaires, Marielle de Sarnez et Richard Ferrand semblent être épargnés par les électeurs. La ministre des Affaires européennes et le ministre de la Cohésion des territoires recueillent respectivement environ 40% et 34% à Paris et dans le Finistère. Seule Annick Girardin est véritablement en difficultés, arrivée à égalité parfaite avec son adversaire Stéphane Lenormand dans son fief de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Comment a réagi le parti ?
Plusieurs ténors se sont exprimés ce soir, aucun ne fait preuve de triomphalisme malgré le raz-de-marée prévisible la semaine prochaine. Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, assure ainsi sur TF1 : "Rien n'est joué, il faut rester mobilisés" jusqu'au second tour. "Ce soir rien n'est acquis", a également pris soin de souligner la présidente par intérim d'En marche !, Catherine Barbaroux.
Pour Jean-Paul Delevoye, ces résultats obligent à "beaucoup d'humilité" face à une "extraordinaire responsabilité".
Quelles sont les perspectives pour le second tour ?
LREM pourrait obtenir entre 415 et 455 sièges au second, selon notre estimation Ipsos/ Sopra Steria*. C'est bien plus que la majorité obtenue par François Hollande en 2012 (331 députés) ou celle de Nicolas Sarkozy en 2007 (345 sièges). Même en 2002, Jacques Chirac n'avait obtenu "que" 398 députés de droite. On s'achemine donc vers une majorité écrasante.
Ce raz de marée prévisible s'explique notamment par le positionnement "central" de LREM, qui crée un "effet de levier" pour le second tour des législatives. Vu le niveau record de l'abstention, autour de 50% selon notre estimation, la qualification au second tour nécessite de faire un très bon score au premier tour. La règle stipule en effet qu'il faut obtenir 12,50% des inscrits pour pouvoir se maintenir. Or, avec une abstention autour de 50%, cela correspond à environ 25% des suffrages exprimés, soit une barre très élevée, atteinte par peu de candidats. Dans la plupart des circonscriptions, on assistera donc à des duels. Cette configuration est favorable aux candidats de LREM : face à un candidat LR, PS, FI ou FN, ils bénéficient d'un bon report de voix de la plupart des candidats éliminés, en raison de leur positionnement central, le fameux "ni droite ni gauche".
*Estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, "Le Point", France 24 et LCP-AN.
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