Législatives : pour faire barrage à l'extrême droite, "la seule manière de faire, c'est qu'il y ait une union de la gauche", soutient Raphaël Glucksmann
Après quatre jours d'intenses négociations entre ses principaux partis, le "nouveau Front populaire" comprenant le Parti socialiste, le PCF, Les Ecologistes-EELV et La France insoumise a annoncé jeudi dans la soirée avoir scellé un "programme de gouvernement" pour accompagner des "candidatures uniques" aux législatives, dans un communiqué commun.
"La seule chose qui importe à mes yeux, c'est que le Rassemblement national ne gagne pas ces élections législatives. Et la seule manière de faire, c'est qu'il y ait une union de la gauche, un rassemblement. C'est notre responsabilité historique", soutient vendredi 14 juin sur France Inter Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique aux dernières européennes.
"Il y a eu une inversion des rapports de force, ce n'est pas la Nupes 2 à laquelle on assiste. Mais à ceux qui se sentent déçus, je dis : fermez les yeux, et imaginez le 7 juillet, dans trois semaines, 300 députés RN à l'Assemblée", invite Raphaël Glucksmann qui promet cependant d'être "intraitable, il n'y aura aucune minoration sur l'antisémitisme".
"C'est pour ça que j'ai passé quatre jours sans dormir" lors des négociations pour la création du Nouveau Front populaire, "pour poser des lignes extrêmement claires parce qu'il ne pouvait pas y avoir unité d'action s'il n'y avait pas clarification".
La responsabilité d'Emmanuel Macron est immense
Emmanuel Macron "a plongé la France dans le chaos", accuse Raphaël Glucksmann. "Rien ne l'y obligeait". Selon lui, le chef de l'État, en décidant de dissoudre l'Assemblée nationale, a "commis une faute immense dont il devra répondre devant l'histoire". Raphaël Glucksmann tient à exprimer sa "colère" contre "ce président qui joue avec les institutions comme on joue au poker" parce que "la vérité, c'est qu'il a ouvert les voies du pouvoir dans notre pays à l'extrême droite". Contrairement à ce qu'affirme Emmanuel Macron, "ce n'est pas 'moi ou le chaos'. C'est lui le chaos", tacle le président de Place publique.
"Nous sommes dans une situation de bascule dans l'histoire de notre démocratie. Il se peut qu'on ait 300 députés du Rassemblement national à l'Assemblée nationale et ce président laisse quoi ? Deux semaines, trois semaines de campagne pour contrer ça. Sa responsabilité est immense et je pense qu'on a déjà tendance à l'oublier", poursuit le député européen. Lors de sa conférence de presse "lunaire", Emmanuel Macron ne "semblait même pas saisir la gravité de la situation qu'il a lui-même créée", reproche Raphaël Glucksmann.
Il exprime un regret : "J'aurais voulu construire un pôle social, démocrate sur la base de notre succès aux européennes, avoir enfin cette gauche humaniste, pro-européenne qui s'affirme sans la moindre compromission". La liste PS-Place publique a obtenu près de 14% des voix. Mais Raphaël Glucksmann estime qu'il ne pourra pas rebondir sur ce bon résultat parce que "cet homme a tout cassé".
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