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Taha Bouhafs accusé de violences sexuelles : Sandrine Rousseau appelle "toutes les forces politiques" à réagir aussi vite que LFI face aux accusations

Investi dans la 14ème circonscription du Rhône pour les législatives, Taha Bouhafs a retiré sa candidature deux jours avant que les accusations le visant soient rendues publiques. "Nous avons fait le job" en cinq jours s'est félicitée l'écologiste.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'écologiste Sandrine Rousseau, le 14 mai 2022 sur France Inter. (FRANCEINTER / RADIO FRANCE)

L'écologiste Sandrine Rousseau appelle "toutes les forces politiques" à réagir aussi vite que l'a fait La France insoumise, après les révélations d'accusations notamment de viol visant Taha Bouhafs, samedi 14 mai sur France Inter. Le jeune journaliste militant avait été investi dans la 14ème circonscription du Rhône pour les législatives mais a retiré sa candidature deux jours avant ces révélations.

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"À partir du moment où il y a eu la connaissance de ces violences sexuelles, la cellule s'est mise en place et lui a demandé de retirer sa candidature. En cinq jours, l'affaire a été réglée", assume-t-elle. "Nous avons fait le travail, nous avons fait le job et nous avons été plusieurs à accompagner cette femme et à faire en sorte que sa parole soit entendue et respectée".

"Une affaire très éthiquement gérée"

"Je voudrais que dans toutes les forces politiques, on puisse se dire la même chose. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas", note Sandrine Rousseau qui accuse LREM de ne pas "agir aussi rapidement et nettement". Malgré des accusations de viols, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est investi par La République en Marche dans la 10ème circonscription du Nord tout comme Yves Blein, accusé de harcèlement sexuel, dans la 14ème circonscription du Rhône ou encore Jérôme Peyrat, condamné pour violences conjugales, dans la 4ème circonscription de Dordogne. "Je suis mal à l'aise avec le fait qu'on nous cherche des poux dans la tête pour une affaire qui me semble avoir été très éthiquement gérée", confie la candidate aux législatives dans la 9e circonscription de Paris. Pour elle, il y a "quelque chose de très malsain" dans la façon dont la réaction de La France insoumise est critiquée.

Sandrine Rousseau, elle-même, a été très investie dans l'affaire Taha Bouhafs : "Cette femme m'a contactée, j'ai eu un entretien assez long avec elle, je lui ai demandé d'écrire son témoignage puisque ça fait partie des procédures classiques pour clarifier les dates, les faits, etc, et j'ai proposé de faire relire ce témoignage par une avocate avant qu'elle ne l'envoie à la cellule de gestion de ces violences sexuelles à La France insoumise. Pendant que l'avocate était en train de relire ce témoignage, elle l'a envoyée d'elle-même."

Selon un cadre du parti à franceinfo, il y a eu "quatre signalements" qui ont été transmis au comité interne, dont un pour violence sexuelle, un pour harcèlement sexiste et un pour agression sexuelle. La France insoumise a ouvert une enquête interne sur les faits de violences sexuelles qui sont reprochés à Tahaf Bouhafs après avoir reçu quatre signalements. Il a retiré sa candidature dans la nuit de lundi à mardi, en début de semaine, se disant confronté à des "accusations", mais relatant aussi les nombreuses injures racistes dont il a fait l'objet. Lui-même a été condamné pour injures racistes, une condamnation pour laquelle il a fait appel.

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