Présidentielle : comment François Asselineau, surprenant candidat, a fait la chasse aux parrainages
Contre toute attente, François Asselineau, président de l'énigmatique UPR, a quasiment réuni les 500 parrainages nécessaires pour être candidat à la présidentielle. Qui le soutient ? Comment s'y prend-il ? Franceinfo a enquêté.
Il s'appelle François Asselineau. Et il est président de l'énigmatique UPR, l'Union Populaire Républicaine. Son nom ne vous dit sans doute rien. Et pourtant, il sera sans doute l'un des candidats à la présidentielle du 23 avril prochain. L'homme a déjà réuni 480 parrainages, selon le dernier pointage du Conseil constitutionnel. Et pourtant, en 2012, il n'en avait recueilli que 17.
Des militants particulièrement tenaces
A Puycasquier, petit village de 480 habitants niché au coeur du Gers, le maire,
Serge Cardonne est plutôt pro-européen. Le 23 avril prochain, il votera Fillon
mais c'est au candidat le plus anti-Bruxelles qu'il a choisi d'accorder son parrainage. François Asselineau, il n'en avait jamais entendu parler
mais l'une de ses militantes sur le terrain a su le convaincre. "La personne en face de laquelle j'ai été, j'ai été sidéré de son enthousiasme, de son dynamisme et de sa ténacité" raconte Serge Cardonne, avant d'ajouter : "Elle est venue me voir trois fois quand même pour me convaincre !" Le maire a également reçu la visite de militants de Philippe Poutou. "Je lui ai dit : 'ça m'intéresse pas, il n'a pas insisté, il est resté 3 minutes et puis il est parti" explique-t-il.
Denis Pelletier, maire gaulliste de Vosnon (164 habitants) dans l'Aube, lui, aussi s'est laissé convaincre. Cet agriculteur a comme beaucoup d'autres été sensible au discours de défense de la ruralité porté par l'UPR. "Dans les petites communes, on a l'impression qu'on a aucune marge de manœuvre et qu'on nous impose la réforme territoriale sans qu'on ait notre mot à dire donc on a l'impression d'être les oubliés de la République" explique l'élu.
Un travail de longue haleine
L'UPR revendique près de 17 000 adhérents, presque autant que Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan. Et pour convaincre les parrains de la République, François Asselineau a lui-même mouillé la chemise. "On est sur le terrain depuis un an et demi, on a vu des milliers de maires" explique le probable futur candidat, Moi-même j'ai vu 108 maires." Pour obtenir ses signatures, François Asselineau assure qu'il "n'a graissé la patte de personne." La preuve : "J'ai dépensé de l'argent en frais d'essence, et d'ailleurs sur les 108 maires que j'ai vus, j'ai dû avoir une vingtaine de parrainages" ajoute-t-il.
A un mois et demi de la présidentielle, François Asselineau prévient. "Lorsque je suis sorti de l'ENA, numéro 2, vous ne m'avez pas vu venir. Là non plus, vous ne m'avez pas vu venir pour les 500 parrainages." Fièrement, il promet que son score surprendra au soir du premier tour.
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