Présidentielle : "Jamais la volatilité des électorats n'a été aussi forte" selon Ipsos-Steria
Le Pen et Macron qualifiés pour le second tour selon un sondage Ipsos-Sopra Steria réalisé pour France Info et France Télévisions. Mais attention, prévient Stéphane Zumsteeg, directeur du département opinion d'Ipsos, "jamais la volatilité des électorats n'a été aussi forte".
Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria réalisé pour Radio France et France Télévisions, si le premier tour avait lieu dimanche prochain, Marine Le Pen serait qualifiée pour le second tour avec 25 % des intentions de vote contre 24% pour Emmanuel Macron. François Fillon serait nettement distancé (18% des voix). À gauche, avec 14% des intentions de vote, Jean-Luc Mélenchon devancerait Benoît Hamon qui obtiendrait 12% des suffrages. Autre enseignement : l'indécision à moins d'un mois du premier tour d'une partie des électeurs.
Stéphane Zumsteeg, directeur du département opinion d'Ipsos, a estimé sur franceinfo que "jamais la volatilité des électorats n'a été aussi forte" pointant particulièrement ceux d'Emmanuel Macron, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, chez qui "l'indécision est plus forte".
franceinfo : 41% des sondés ne savent pas avec certitude pour qui ils vont voter. Pourquoi ?
Stéphane Zumsteeg : C'est très haut, jamais la volatilité des électorats n'a été aussi forte. Il faut aussi rappeler que ce sont 41% des Français qui déclarent êtres certains d'aller voter. Il n'y a pas les abstentionnistes ou des gens démobilisés ou qui ne s'intéressent pas à la politique. Quand on regarde dans le détail, il y a de vraies différences selon les électorats, d'ailleurs c'est la seule bonne nouvelle pour François Fillon dans cette enquête.
On voit bien que les électorats de Marine le Pen, ça c'est très traditionnel, mais également, et surtout, de François Fillon sont totalement convaincus.
Stéphane Zumsteeg, directeur département opinions Ipsosà franceinfo
Quand on compte voter François Fillon, à plus de 80%, on est convaincus, et on ne changera pas d'avis. En revanche, quand on regarde ce que nous disent les électeurs des candidats de gauche ou d'Emmanuel Macron, pour le coup, l'indécision est plus forte. Je prends un exemple très simple concernant : Emmanuel Macron. La moitié des gens qui, pour l'instant, nous déclarent compter voter pour lui nous déclarent également pouvoir encore changer d'opinion dans les quatre semaines qui viennent.
C'est la difficulté du vote utile ou non ?
Bien sûr, et c'est aussi le fait de certains candidats comme Benoît Hamon et surtout Emmanuel Macron, qui, finalement, ont réussi à prospérer électoralement sur le terrain d'autres candidats, côté droit en grignotant des voix à François Fillon, et côté gauche à Benoît Hamon, sur des électorats qui sont un peu perdus aujourd'hui.
Autre enseignement, c'est Jean-Luc Mélenchon qui passe devant Benoit Hamon de manière assez nette...
C'est la première fois que, dans nos différentes mesures, on a Jean-Luc Mélenchon devant Benoît Hamon. C'est bien la preuve, contrairement à ce qu'on pouvait entendre ces dernières années, que les débats ont un impact électoral. Longtemps ça n'en a pas eu, mais on l'a vu dans les débats de la primaire de la droite et la primaire de la gauche, ça a permis à François Fillon puis à Benoît Hamon d'émerger. Dans ce premier débat présidentiel, Benoît Hamon était un peu plus en retrait. Ce qui est intéressant aussi quand on voit ce que nous disent l'électorat de ces deux candidats, peu d'entre eux considèrent que ces deux candidats ont une chance de gagner à l'élection présidentielle, donc quelque part autant déclarer voter pour celui qui a été le plus attractif pendant le débat.
Cette enquête est la première d’une série de trois commandées auprès d’Ipsos-Sopra Steria. Ce sondage a été réalisé sur un échantillon de 1 005 personnes inscrites sur les listes électorales interrogées sur Internet entre le 25 et le 27 mars.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.