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Résultats des élections régionales : la droite réussit son premier tour en arrivant en tête dans six régions

Les listes de droite sont notamment largement en tête en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes. 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, le 19 février 2019, à Valenciennes (Nord).  (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

LR est "de très loin, le parti qui recueille le plus de voix", a estimé Christian Jacob, président de la formation politique, après l'annonce des résultats, dimanche 20 juin. Avec 28,4%, Les Républicains et leurs alliés se maintiennent bien par rapport aux précédentes élections régionales, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions. En 2015, les listes de droite dans leur ensemble avaient recueilli environ 27% des suffrages exprimés au premier tour. 

Dans le détail, la droite est en tête dans six régions. Elle est notamment devant dans les Pays de la Loire (34%), en Normandie (35,1%) et dans le Grand Est (30,2%). En Ile-de-France, Valérie Pécresse domine ce premier tour avec 34,7%. Dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand survole l'élection avec 42,1% des voix, loin devant le candidat RN Sébastien Chenu, qui recueille 24,5% des suffrages. En Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez est également très bien placé pour le second tour avec 42,7% des suffrages. "Les Républicains progressent aussi grâce à la personnalité de ces trois figures charismatiques qui sont bien connues des électeurs", estime Martial Foucault, directeur du Cevipof.

La prime aux sortants

En dehors de la région Paca, où le LR Renaud Muselier (33%) est devancé par le candidat du RN Thierry Mariani (35,5%), tous les présidents sortants sont en tête de ce premier tour, peu importe l'étiquette politique. "C'est un succès pour les sortants, confirme Olivier Rouquan, politologue, chercheur associé au Centre d'études et de recherches de sciences administratives et politiques. "On ne peut pas parler de dynamique du fait du peu de votants, mais on est sur une réussite des Républicains, et à moindre mesure du PS, pour ce qui est de conforter des places fortes."

"Les sortants sont plus visibles que les autres, rassurants pour l'électorat parce qu'ils sont identifiés, déjà aux affaires, et ils ont géré la crise du Covid-19…"

Olivier Rouquan, politologue

à franceinfo

Avec ces bons scores régionaux, la droite s'offre le luxe d'éviter de longues négociations dans certaines régions. La tête de liste LREM dans les Hauts-de-France, Laurent Pietraszewski, a ainsi déjà appelé à voter au second tour pour Xavier Bertrand (ex-LR) face au RN, reconnaissant son élimination à l'issue du premier tour avec ses 9,1%. "LREM n'est pas en mesure d'être des faiseurs de rois régionaux, de faire ou de défaire les résultats du second tour", confirme le politologue Martial Foucault.

Des alliances incertaines

Dans certaines régions, la droite pourrait quand même être tentée par un rapprochement avec la majorité présidentielle pour essayer de faire barrage à la gauche, comme en Centre-Val de Loire. Dans cette région, le président socialiste est à 25,5%, mais le candidat LR n'est pas si loin avec un peu plus de 18% et il peut lorgner sur les 16,3% du LREM/MoDem Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement. Dans les Pays de la Loire, Christelle Morançais pourrait également être tentée de conforter son avance du premier tour (34%) en trouvant un terrain d'entente avec l'ancien ministre François de Rugy (11,7%) qui, pour l'instant, a décidé de se maintenir.

Pressentant un piège tendu par la majorité présidentielle, Christian Jacob a souligné une nouvelle fois sur TF1 qu'il n'était pas favorable à des fusions de listes au second tour. "On l'a vu aux municipales, les fusions génèrent souvent de la confusion dans l'électorat", a-t-il estimé . "Mais la décision reviendra aux équipes locales. Les Républicains ne seront pas en mesure de définir une ligne nationale", juge Martial Foucault.

Une élection en forme de primaire 

Avec ces régionales, la droite se refait donc une santé, après son score catastrophique aux élections européennes de 2019, et confirme ainsi sa bonne implantation locale esquissée aux municipales"Les Républicains sont en train de connaître ce qui est arrivé au PS. Ils sont en train de s'implanter au niveau local, tout en ne parvenant plus à convaincre les électeurs au niveau national", ajoute Martial Foucault. 

Mais plusieurs personnalités comptent bien se servir de ces élections comme d'un tremplin vers l'élection présidentielle. Avec ses 34,7%, Valérie Pécresse progresse par rapport au premier tour de 2015 (30,5%). Mais c'est surtout Laurent Wauquiez (42,7%) et Xavier Bertrand (42,1%) qui ont marqué les esprits, en gagnant respectivement 12 et 17 points par rapport à 2015. "A la vue des résultats, ils sont à peu près à égalité, les deux sortent assez gagnants, estime Olivier Rouquan. Ils vont capitaliser au sein de LR sur ce premier bon résultat."

"Cela ne va d'ailleurs pas rendre la vie facile au sein de LR dans les mois qui viennent, car il va falloir arbitrer."

Olivier Rouquan, politologue

à franceinfo

"Effectivement, ce bon résultat n'arrange pas les affaires de LR sur la désignation de leur candidat, confirme Martial Foucault. Bertrand comme Wauquiez ont réussi un très gros score. Ils vont pouvoir être regonflés à bloc avant la présidentielle avec la légitimité de ce score de premier tour."  Laurent Wauquiez s'est vite adressé à ses électeurs pour commenter son score : "Votre choix est net, c'est une marque de confiance." Xavier Bertrand s'est également félicité de son résultat : "Ici, nous avons desserré, pour les briser, les mâchoires du Front national, leur démagogie, leurs propositions stériles, leur intolérance."

Les Républicains ont déjà annoncé qu'ils allaient sonder 15 000 sympathisants pour trouver une personnalité de "rassemblement" pour la présidentielle. "Soit on a un candidat qui écrase le match, soit on sera sur un processus de sélection qu'on va préparer en amont", a alors expliqué Christian Jacob. Mais, de son côté, Xavier Bertrand a déjà annoncé au Figaro Magazine (article pour les abonnés) qu'il serait "le candidat de la droite républicaine" lors de la présidentielle.

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